C’est une spécificité française, selon l’enquête PIRLS : les performances en lecture des écolières et des écoliers sont quasiment équivalentes. Partout dans le monde les filles surclassent les garçons.
Piètres performances en lecture pour les écoliers français. Les résultats pour 2011 de l’enquête PIRLS (Progress in International Reading Literacy Study), qui mesure les performances en lecture des élèves de CM1 dans 45 pays du monde (1), ont été dévoilés mardi 11 décembre (ici en anglais).
Avec une moyenne de 520 points, les élèves français se situent au dessus de la moyenne internationale (500 points) mais en dessous de la moyenne européenne (534 points). Sur ces dix dernières années, les résultats sont en baisse, bien que légère (525 points en 2001, 522 en 2006).
L’une des caractéristiques de cette étude, pour la France, est la quasi absence de différence entre filles et garçons face à la lecture : 522 points en moyenne pour elles, 518 pour eux. Une différence statistiquement non significative, selon l’étude. Et seules la Colombie et l’Italie comptent un écart plus faible. En 10 ans, les écarts de performance entre filles et garçons français se resserrés (ils étaient de 11 points en 2001 et 2006)… mais pour une mauvaise raison : ce sont les résultats des filles qui sont en recul. Garçons à peine meilleurs en maths
Parallèlement à PIRLS, une autre étude, TIMSS (ici en anglais), s’attache aux performances en mathématiques. La France n’y participe pas, mais on y constate que dans le monde les différences entre filles et garçons apparaissent très faibles, bien plus qu’en lecture. Dans la moitié des 50 pays, il n’y a aucune différence significative. Dans 20 autres, une légère différence en faveur des garçons.
Les résultats internationaux font apparaître un écart moyen de 16 points à l’avantage des filles. Dans tous les pays leur score est supérieur à celui des garçons. La Finlande, pour une fois, est loin de la parité : les filles ont une avance de 21 points.
Un fossé, pourtant, à 15 ans
Ces résultats pour la France apparaissent sensiblement différents de ceux d’une autre étude, PISA, menée par l’OCDE. PISA concerne des élèves de 15 ans, donc plus âgés de 5 ans environ. Et ses derniers résultats, dévoilés en décembre 2010, faisaient apparaître au contraire un accroissement de l’écart entre filles et garçons face à la lecture, et ce, « principalement à cause du déclin des performances des garçons ». Le quart des garçons (24%) ne passent pas le niveau 2 (sur 6) du test, qui correspond à la compréhension basique d’un texte. Les filles sont deux fois moins nombreuses sous cette barre (Lire : Entre filles et garçons, le fossé de la lecture).
D’autres résultats de l’étude PIRLS corroborent en revanche ceux de PISA. Ce qui permet au ministère de l’Éducation nationale, aujourd’hui, d’y voir la conséquence de « l’échec des politiques menées depuis 2007 » et la confirmation de « l’urgence de la refondation de l’école ». Ainsi, note le ministère, « les inégalités de performance entre les élèves demeurent importantes en France ». Par ailleurs, « un problème récurrent demeure en matière d’estime de soi des élèves français : ceux-ci sont toujours les plus nombreux à s’abstenir de répondre lorsque les réponses doivent être rédigées. Ils sont aussi les plus nombreux à ne pas terminer les épreuves. »
(1) En France, l’enquête a concerné 4 438 élèves dans 277 classes.