A Glasgow, la Première ministre de la Barbade a exhorté les dirigeants du monde à agir rapidement et avec force. Huit minutes de colère froide applaudie partout dans le monde.
Sa voix puissante a résonné à Glasgow dès les discours d’ouverture de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26). Mia Mottley, La Première ministre de la Barbade, un petit Etat insulaire de la région des Caraïbes, a rendu très concrète la menace existentielle qui pèse sur les pays les plus vulnérables aujourd’hui et sur toute la planète demain : dépasser une hausse de 1,5°C de réchauffement serait une « condamnation à mort » : « Pour ceux qui ont des yeux pour voir, des oreilles pour écouter, et un coeur pour ressentir : pour survivre nous devons limiter le réchauffement à +1,5°C. 2°C serait une condamnation à mort pour les populations d’Antigua et Barbuda, des Maldives, des Fidji, du Kenya ou du Mozambique, des Samoa et de la Barbade », a-t-elle lancé.
« Nous ne voulons pas de cette condamnation à mort et nous sommes venus ici pour dire ‘redoublez d’efforts, redoublez d’efforts’. Parce que notre peuple, l’armée du climat, le monde, la planète a besoin d’action maintenant, pas l’année prochaine ou dans la décennie prochaine. » Face aux pays riches, qui sont aussi les pays les plus émetteurs, elle a demandé : « Sommes-nous devenus si aveugles et endurcis que nous ne pouvons plus entendre les cris du monde ? … Est-ce que les dirigeants de ce monde croient qu’ils peuvent survivre et prospérer seuls ? N’ont-ils pas tiré les leçons de la pandémie ? Peut-il y avoir paix et prospérité si un tiers du monde prospère tandis que les deux autres tiers vivent en état de siège, confrontés à des menaces calamiteuses ? Ce dont le monde a besoin maintenant, mes amis, est à la portée de moins des quelques 200 personnes qui dirigent »
2% des sommes destinées à sauver le système financier
Elle a cité des chiffres vertigineux : les banques centrales des pays les plus riches ont dépensé 25 000 milliards de dollars au cours des 13 dernières années pour sauver le système financier. Et, sur ce montant, 9 000 milliards de dollars ont été utilisés au cours des 18 derniers mois pour lutter contre la pandémie. « Pour nous adapter au changement climatique, il faut 500 milliards de dollars par an pendant 20 ans, pas les 50 milliards proposés aujourd’hui ! » … 500 milliards, soit 2 % de ces 25 000 milliards. « Si nous avions utilisé ces 25 000 milliards de dollars pour acheter des obligations afin de financer la transition énergétique ou la transition de notre alimentation ou de nos modes de transport, nous atteindrions aujourd’hui cette limite de 1,5 degré qui est si vitale pour nous. » a-t-elle ajouté.
Avec une formule choc : « Si nous n’agissons pas dans notre intérêt à tous, nous aurons laissé la cupidité et l’égoïsme semer les graines de notre destruction commune. » Avant de prévenir « Notre monde, mes amis, se trouve à un carrefour, un carrefour tout aussi important que celui de la création des Nations Unies en 1945. »
Son discours a été largement partagé sur les réseaux sociaux partout dans le monde.