
Happening d’Amnesty International le 15 dec 2021 aux locaux de la FFF
Plusieurs voix dénoncent l’esclavage des migrant.es mis.es au service de la compétition de foot masculine. Et le sort réservé aux femmes de ce pays n’émeut pas les instances internationales du foot.
Amnesty International appelle une nouvelle fois à boycotter la Coupe du monde de foot masculine de la FIFA 2022 organisée au Qatar l’hiver prochain. L’ONG dénonce le sort réservé à des millions de migrant.es venus « travailler sur les chantiers de stades, de routes ou de métros, pour servir les joueurs et supporters dans des hôtels et restaurants. » Beaucoup de ces migrants ne sont « pas payés correctement, leurs employeurs exercent un contrôle excessif sur leur vie et peuvent les empêcher de changer d’emploi ou de quitter le pays ». Pire : « Depuis 2010, des milliers de travailleurs migrants sont décédés sur les chantiers de la Coupe du monde ».
Les ONG ont aussi tenté d’alerter les organisateurs de la compétition contre le sort réservé aux femmes dans le pays d’accueil de la compétition. Dès 2014, Amnesty dénonçait « le sort des travailleuses domestiques, pire encore que celui des ouvriers migrants » dans un rapport resté dans l’ombre de l’organisation de la Coupe du monde 2022.
En octobre 2020, un nouveau rapport d’Amnesty International révélait que les employé·e·s domestiques étrangers embauchés au Qatar étaient « poussés jusqu’au point de rupture par la surcharge extrême de travail, le manque de repos et les traitements abusifs et dégradants. »
Fin mars 2021, l’organisation Human Rights Watch alertait avec un rapport intitulé : « Les femmes et les règles de la tutelle masculine au Qatar » décrivant une tutelle qui régit les moindres recoins des vies des femmes. L’organisation avait pris en considération 27 lois nationales et autres règlements, mais aussi -et surtout- 73 entretiens dont cinquante échanges en compagnie des citoyennes qataris. Le rapport démontrait l’écart entre les lois affichées et la persistance de traditions rendant les femmes esclaves des hommes.
Ces derniers jours, c’est Eric Cantona qui a annoncé dans le Daily Mail qu’il boycottera la Coupe du monde au Qatar. Une compétition complice de ce qui est dénoncé depuis des années par les ONG mais n’aura, en outre, aucun effet positif sur la pratique du foot par les jeunes, dénonce le célèbre joueur et artiste. Car, « au Qatar, il n’y a rien selon lui. Il préfèrerait que la Coupe du monde soit organisée dans des pays où le foot et en particulier le foot féminin, émerge. Pour lui, « Les Coupes du monde devraient être attribuées aux pays qui ont la possibilité d’avoir un impact durable et de développer le football au sein de leur population, tant masculine que féminine. »