Dans une résolution, l’Assemblée générale des Nations Unies appelle à « accélérer la transition vers l’accès universel à des services de santé de qualité et abordables ».
L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté à l’unanimité, mercredi 12 décembre, une résolution en faveur d’une « couverture sanitaire universelle ». Le texte, sous l’intitulé « Santé mondiale et politique étrangère« , appelle les États membres de l’ONU à « accélérer la transition vers l’accès universel à des services de santé de qualité et abordables. » Il souligne notamment que les systèmes de financement de la santé doivent « éviter les paiements directs importants au moment de la prestation et comport[er] une méthode de prépaiement des cotisations pour les soins et services de santé, ainsi qu’un mécanisme de répartition des risques sur l’ensemble de la population ».
Mettre en œuvre des systèmes de prépaiement obligatoire, et la mutualisation du risque : c’est ce à quoi appelait l’Organisation mondiale de la santé (OMS) voilà deux ans, dans un rapport où elle insistait sur la nécessité pour les États de mettre en place une couverture universelle de santé (Lire : L’OMS réitère le droit de se soigner sans se ruiner). L’OMS rappelait qu’environ 150 millions de personnes dans le monde font face à une catastrophe financière chaque année pour avoir dû engager des frais médicaux, alors que 100 millions de personnes passent pour cette raison sous le seuil de pauvreté.
Signal fort
Les ONG Global Health Advocates, Médecins du Monde et Oxfam France saluent le vote de la résolution à l’ONU, « une étape importante » à leurs yeux. Elles se réjouissent notamment que le texte ait « obtenu le co-parrainage de pays tels que les États-Unis et le Royaume-Uni, peu enclins au départ à promouvoir ce concept au sein des Nations Unies. Ceci démontre l’importance que revêt aujourd’hui la couverture maladie universelle et la reconnaissance du rôle qu’elle peut jouer pour lutter efficacement contre la pauvreté. »
Certes, une résolution n’a rien de contraignant. Mais outre le symbole fort que représente l’adoption du texte, il marque également un signal fort alors que s’ouvrent à l’ONU les discussions sur l’agenda du développement pour les quinze années à venir. La résolution recommande « d’inscrire la question de la couverture santé universelle à l’ordre du jour du programme de développement pour l’après-2015 ».
A Rio+20 déjà
Ces dernières années, la question de la couverture maladie universelle a été régulièrement à l’ordre du jour des organisations internationales, notamment sous l’égide de Michelle Bachelet, dans le cadre des travaux du Bureau international du travail sur un « socle de protection sociale mondiale » (Lire : La protection sociale mondiale n’est « pas une utopie »).
La déclaration issue de la Conférence Rio+20, en juin dernier, soulignait que « la santé est à la fois une condition préalable, le résultat et un indicateur des trois volets du développement durable ». Le document, également adopté sous forme de résolution par l’Assemblée générale de L’ONU, soulignait déjà « qu’il importe d’assurer la couverture universelle des soins de santé pour améliorer la santé et pour promouvoir la cohésion sociale et un développement humain et économique durable. »
Photo : Siège de l’ONU à New York © Stefan Schulze