Le gouvernement local entend « éradiquer ce fléau social ».
Le gouvernement de la province de Salta, en Argentine, a annoncé le 9 septembre l’instauration par décret de « l’état d’urgence social » face aux violences faites aux femmes. L’objectif n’est autre que d’« éradiquer ce fléau social ». Le parlement de la province a approuvé ce décret le lendemain.
Cette situation d’état d’urgence, symbolique en soi, va durer deux ans. Elle s’accompagnera d’un débat public. Plus concrètement, le gouvernement provincial a annoncé une série de mesures. Création de nouveaux tribunaux spécialisés sur les violences domestiques et de genre ; de refuge pour femmes victimes de violences ; généralisation des « boutons antipanique » (équivalent des « téléphones grand danger » en France) ; et constitution d’un réseau entre l’Etat et les ONG spécialisées.
La province de Salta, à l’extrême nord-ouest de l’Argentine, compte 1,3 millions d’habitants. C’est dans cette province que les Françaises Cassandre Bouvier et Houria Moumni avaient été tuées en 2011. Et c’est une récente série de meurtres qui a poussé le gouvernement à annoncer cet « état d’urgence ». Les tribunaux traitent chaque année environ 15 000 cas de violences domestiques, selon des données publiées le 9 septembre par les autorités judiciaires de la province.
En 2012, l’Argentine – comme d’autres pays sud-américains – a adopté une loi intégrant dans le code pénal la notion de « féminicide », aggravant les peines pour les crimes commis spécifiquement en raison du genre.
