« Douze hommes pour parler de l’utérus des femmes ! » Laurence Rossignol s’en est prise aux députés Les Républicains lors de l’examen final de la proposition de loi sur le délit d’entrave numérique à l’IVG.
L’occasion était trop belle. Après le message envoyé en début de semaine par Donald Trump, entouré d’hommes, s’attaquant aux droits reproductifs des femmes dans le monde (et l’excellente réponse féministe à cette image), Laurence Rossignol s’en est prise jeudi 26 janvier aux députés Les Républicains.
Comptant les présents dans l’hémicycle, la ministre des Droits des femmes lâchait : « Douze hommes pour parler des droits des femmes ! (…) 12 hommes pour parler de l’utérus des femmes, des grossesses des femmes ! »
« Où sont les femmes ? » sur les bancs des Républicains, déplore @LauRossignol https://t.co/KAmVisErxH #DirectAN #DelitDentraveIVG @maxenceka pic.twitter.com/rPoq6FLm0C
— LCP (@LCP) 26 janvier 2017
La ministre s’exprimait à l’occasion de l’examen, en nouvelle lecture, de la proposition de loi sur le délit d’entrave numérique à l’IVG, notant aussi qu’il s’agissait, pour la plupart de ces 12 hommes, de farouches opposants à l’avortement.
100% des députés LR présents sont des hommes historiquement hostiles à l'IVG. Pas une voix à droite pour défendre l'IVG? #DelitDentraveIVG
— Laurence Rossignol (@laurossignol) January 26, 2017
Déjà lors de l’examen du texte en première lecture à l’Assemblée nationale, début décembre, les seul.e.s député.e.s Les Républicains à s’exprimer représentaient la frange la plus conservatrice du parti.
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Laurence Rossignol a malgré tout été démentie à la reprise des débats dans l’après-midi. Une députée Les Républicains, Nicole Ameline, a apporté à la tribune son soutien au texte. « À un moment où le monde recule sur les droits des femmes, la France doit porter un message extrêmement fort », déclarait l’ancienne ministre de la Parité et de l’Egalité professionnelle. Mais Nicole Ameline était bien isolée sur les bancs de la droite.
La proposition de loi, pour rappel, vise à étendre le délit d’entrave aux sites internet cherchant à tromper délibérément les internautes et à les dissuader d’avoir recours à l’IVG, par le biais d’« allégations, indications ou présentations faussées ».
Mardi 24 janvier, la Commission mixte paritaire, chargée de trouver un compromis entre les formulations différentes adoptées par l’Assemblée nationale et par le Sénat, s’était soldée par un échec. Adoptée en nouvelle lecture par les député.e.s ce 26 janvier, le texte reviendra devant le Sénat le 14 février.