Sept femmes sur 8 directeurs de services dans une communauté d’agglomération. Faut-il, comme la Gazette des Communes, pointer ce déséquilibre, quand l’inverse est si fréquent ?
« Les femmes au pouvoir, c’est normal ? ». Dans une brève, la Gazette des Communes se demande « si l’on doit se féliciter de l’organigramme de la direction générale de Plaine Commune », communauté d’agglomération de Seine-Saint-Denis. Car sur ses 8 directeurs généraux (DG) ou DG adjoints (DGA), on compte 7 femmes.
La Gazette, magazine spécialisé à destination des collectivités, y voit une « sacrée victoire », puisque c’est le signe que « des femmes accèdent enfin aux plus hauts postes, et en nombre ». Mais aussi une « sacrée défaite » puisqu’il n’y a pas d’équilibre entre hommes et femmes. Certes, mais faut-il pour autant afficher sa perplexité devant ce cas particulier ? « C’est seulement quand des femmes accèdent au pouvoir que le déséquilibre se lit ? », interroge par exemple l’éco-urbaniste Aude Chartier sur Twitter.
Car on pourrait signaler bien d’autres déséquilibres inverses, et tout aussi frappants. Un simple exemple : au bureau du SNDGS, le syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales. Derrière son président, 7 des 8 vice-présidents sont des hommes… « sacrée défaite ».
De fait, les postes de direction générale dans les collectivités se féminisent. Et c’est en partie grâce à la « loi Sauvadet », qui prévoit des quotas pour des nominations équilibrées aux emplois supérieurs de la haute fonction publique. Un tiers des nouveaux DG ou DGA dans la fonction publique territoriale étaient des femmes en 2013… mais elles sont deux fois plus susceptibles d’être nommées adjointes.
Voir : Dirigeantes dans la fonction publique : l’Etat et les collectivités sont dans les clous