… Le sexisme ordinaire continue et les hommes de pouvoir se gargarisent de mots sur la France, pays de l’égalité.
Des vidéos et un sondage pour aider à prendre conscience du sexisme ambiant, une mise en lumière du travail d’associations qui font avancer la cause avec très peu de moyens, des marraines et parrains pour donner de l’écho au dispositif… Le « plan d’action et de mobilisation contre le sexisme » va être lancé ce 8 septembre par la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol.
Et pendant ce temps-là ? Business as usual. Le sexisme crasse continue de prospérer dans tous les recoins des médias. Justement à propos de ce plan, Vanity Fair sort le bon vieux stéréotype de la « promotion canapé » largement tiré par les cheveux. Management ordonne à la présidente de la région Île-de-France de se maquiller pour remonter le moral des Franciliens. La presse continue à évoquer « l’immunité amoureuse » pour parler de féminicide ; les vêtements disent aux bambins quelles ambitions ils peuvent avoir selon leur sexe ; les ABCD de l’égalité sont oubliés ; une nouvelle émission, « Sorry je me marie », fait fureur sur NRJ12, une foire aux injonctions sur ce qu’une femme peut et doit faire ou ne pas faire… Bref notre rubrique « sexisme ordinaire » reste très fournie.
Et pendant ce temps-là, c’est toujours le déni de la part des hommes politiques et éditorialistes qui se gargarisent de certitudes sur le thème « La France est le pays de l’égalité des sexes ». Ce que le Premier ministre Manuel Valls martèle avec parfois des discours surprenants sur Marianne. Mais aussi Nicolas Sarkozy et tous les ténors de Les Républicains sur des estrades masculines.
Côté éditorialistes, l’inénarrable Yvan Rioufol a dégainé le premier dans Le Figaro sur le thème : « Le sexisme, c’est pas moi, c’est ‘la culture islamique’ ». Le ministère en charge des Droits des femmes a beau dresser la liste des inégalités réelles qui existent en France, rien à faire ! Il est vrai que les hommes et les femmes n’ont pas la même perception des inégalités, en dépit des chiffres. Mais ce sont des hommes qui tiennent la plume (tout particulièrement au Figaro) et les rênes du pouvoir.