
Les trois médaillées de la course sur route des Jeux Olympiques de Londres 2012. Marianne Vos entre Lizzie Armitstead et Olga Zabelinskaya. Par Diliff, via Wikimedia Commons
Quatre championnes cyclistes interpellent l’organisation de l’épreuve : qu’un Tour de France féminin parallèle à celui des hommes puisse se courir dès 2014. Ce n’est pas le premier appel à plus d’égalité dans le cyclisme.
Miné par les affaires de dopage, et par le soupçon qui en découle, le Tour de France a perdu de son aura. Il reste pourtant un événement sportif et médiatique majeur. Et des femmes cyclistes professionnelles, veulent y prendre part.
Elles sont quatre à appeler l’organisation du Tour de de France à créer une épreuve féminine parallèle dès l’année prochaine.
La néerlandaise Marianne Vos et la britannique Emma Pooley, championnes du monde et olympiques, Kathryn Bertine, championne nationale et documentariste de Saint-Kitts-and-Nevis, ainsi que la britannique Chrissie Wellington, championne du monde de triathlon, adressent une pétition à Amaury Sport organisation (ASO) pour lui demander d’organiser un Tour de France féminin. Elles ont également ouvert un compte Twitter, @LeTourEntier, pour faire passer leur revendication.
« Un des pires » sports pour les femmes
« Nous ne demandons pas à courir contre les hommes, mais d’avoir notre propre course professionnelle, conjointement à celle des hommes, au même moment, sur les mêmes distances, les mêmes jours, avec des temps de départ et d’arrivée différents afin que les courses de chaque genre ne se télescopent pas », expliquent-elles.
C’est déjà le cas, « avec succès », sur des courses plus réduites comme la Flèche Wallonne ou le Tour des Flandres. Dans les années 1980 il existait un Tour Féminin, mais avec bien mois de couverture médiatique et d’argent engagé.
Un Tour de France féminin permettrait de corriger les inégalités de ce sport, « qui reste un des pires » pour les femmes : « moins de choix de courses, pas de couverture télévisée, des distances plus courtes, et en conséquence l’inégalité des salaires et des récompenses », soulignent ces professionnelles.
Créer un Tour de France professionnel féminin pourra en outre contribuer à « casser le mythe des ‘limites’ physiques attribuées aux femmes athlètes. A la fin des années 1960, encore, on imaginait que les femmes ne pouvaient pas courir un marathon. 30 ans plus tard, en regardant en arrière, nous pouvons constater à quel point c’était faux. Espérons que dans 30 ans nous verrons l’année 2014 comme celle où les gens ont ouvert les yeux sur l’égalité réelle dans le cyclisme en tant que sport ».
Défendre Armstrong ou promouvoir le cyclisme féminin
Au début de l’année, en prenant sa retraite professionnelle, la championne britannique Nicole Cooke dénonçait les inégalités auxquelles elle avait dû faire face : « Le cyclisme était un sport sous domination masculine, et il continue à l’être. L’égalité, à de nombreux points vue, est encore loin ». Elle attaquait notamment l’UCI (Union cycliste internationale), qui a « pendant 10 ans dépensé son énergie à défendre Lance Armstrong » pendant que le cyclisme féminin se délitait ; l’UCI entérinant la disparition d’épreuves et le désengagement des sponsors.
Voir : Dopage, sexisme, une championne cycliste dénonce
Quelques mois plus tôt, la Commission des athlètes de l’UCI appelait à l’égalité des récompenses dans toutes les compétitions et exprimait le vœu que « les organisateurs d’épreuves masculines proposent des compétitions féminines afin de rendre leurs événements plus globaux. »
Voir : L’Union cycliste internationale adopte la parité des gains
Photo : Les trois médaillées de la course sur route des Jeux Olympiques de Londres 2012. Marianne Vos entre Lizzie Armitstead et Olga Zabelinskaya. Par Diliff, via Wikimedia Commons
