L’essayiste qui se disait victime de « harcèlement visuel » par les robes courtes dans la rue est candidat à l’Académie française. Mais une femme, Sylvie Germain, pourrait le priver du fauteuil.
Mise à jour, 24 janvier : le fauteuil reste vide.
Ce fut une « élection blanche ». Sylvie Germain a obtenu sur son nom davantage de voix qu’Alain-Gérard Slama. Mais aucun des deux candidats n’a obtenu, après 4 tours de scrutin, la majorité absolue. Le fauteuil 40 reste donc vide jusqu’à nouvel ordre.
Qui sera le prochain immortel ? Le Figaro s’interroge, alors que l’Académie française doit désigner, jeudi 24 janvier, le nouveau titulaire de son fauteuil numéro 40. Selon le journal, deux favoris se détachent. Une femme et un homme.
« Un homme de débats et un fin connaisseur de l’histoire contemporaine », ainsi que le décrit Le Figaro… dans lequel il tient une chronique : l’essayiste Alain-Gérard Slama, né en 1942.
Il est en concurrence avec la romancière Sylvie Germain, née en 1954. « En plus de ses qualités d’écrivain, elle pourrait attirer des voix sur sa candidature car il y a très peu de femmes sous la Coupole », note Le Figaro. Ils sont trente hommes, elles ne sont que cinq : « le secrétaire perpétuel » (l’Académie est farouchement opposée à la féminisation de noms de métiers, fonctions, grades et titres) Hélène Carrère d’Encausse, Florence Delay, Assia Djebar, Danièle Sallenave et Simone Veil.
Alain Gérard-Slama privé de fauteuil par une femme ? L’ironie serait d’autant plus cruelle que l’homme a déjà été victime, cet été, de jeunes femmes en robe courte. C’est ce qu’il expliquait en août dernier, ironisant sur le « harcèlement visuel » qu’il subit dans la rue. C’était alors une façon de dénoncer la loi sur le harcèlement sexuel dans laquelle il voyait une « mesure d’ordre moral », une forme de « contrôle social ».
Mais attention, même sous la Coupole il ne serait pas forcément à l’abri de la tentation. C’est le site internet de l’Académie qui le précise : les femmes y « disposent d’une grande liberté dans le choix de leur costume, l’arrêté de 1801 n’ayant pas prévu de tenue féminine. »