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Image : affiche de la campagne « Humain dès la conception »
Madrid veut réviser « rapidement » la loi de 2010 qui avait ouvert le droit à l’avortement. Les groupes pro-choix dénoncent la pression de l’Église conservatrice.
La question de l’avortement revient sur le devant de la scène en Espagne. L’été dernier, le gouvernement conservateur avait affiché sa volonté de faire un sort à la loi de 2010, votée sous la précédente majorité, de gauche, qui avait ouvert le droit à l’IVG dans le pays (Lire : « Recul sociétal » en Espagne sur l’IVG).
Communication épiscopale
Le gouvernement promettait alors de réviser la loi dès l’automne. Mais le temps a passé. Le 6 avril, des centaines de personnes manifestaient à Madrid contre l’avortement, avant que la Conférence épiscopale espagnole annonce le lancement d’une campagne de communication à 150 000 euros sous le slogan « Humain dès la conception » (« Humano desde el principio »), en demandant aux internautes de diffuser des images d’embryons sur les réseaux sociaux.
Et le 15 avril le président de la conférence épiscopale espagnole et archevêque de Madrid, Antonio María Rouco Varela, faisait part de son impatience et exigeait « une réforme urgente » de la loi. Le texte sera présenté « rapidement », a promis dans la foulée le ministre de la Justice Alberto Ruiz Gallardon.
Selon les grandes lignes du projet de réforme évoquées l’été dernier, l’IVG pourrait n’être autorisée qu’en cas de « traumatisme psychologique », médicalement prouvé.
« L’Église doit rester à la marge »
Les groupes de défense des droits des femmes continuent de se mobiliser contre ce projet. « L’Église doit rester à la marge et cesser d’essayer d’influencer les politiciens catholiques. Son rôle n’est pas de limiter les droits sexuels et reproductifs internationalement reconnus », souligne Yolanda Besteiro, présidente de la ‘Fédération des Femmes Progressistes’ citée par le quotidien El Pais.
Mar Grandal, présidente des ‘Catholiques pour le droit de décider’, dénonce le « patriarcat » des évêques conservateurs, qui sont à ses yeux des « fondamentalistes sexuels, misogynes et homophobes » et refuse qu’on y assimile l’ensemble de la communauté religieuse.