L’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique a décerné une série de prix couronnant des œuvres sexistes ou des discours misogynes. Des prix ironiques très disputés.
Parrain, Petits anges partis trop tôt, Toutes des hystériques… Au total 7 prix ont été décernés vendredi 25 novembre par l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique à des hommes politiques, avec souvent des ex-aequo tant la course à la misogynie ordinaire est parfois disputée. Plus de 30 étaient « nominés » au départ.
Les 7 prix, par leurs intitulés, dénoncent ironiquement un système de protection des agresseurs très efficace. Il s’agissait de « montrer la variété des comportements sexistes en politique, qui vont de la minimisation de la parole des femmes, jusqu’aux agresseurs, en passant par les hommes qui protègent leur copain, leur frère en politique », indique la cofondatrice de l’Observatoire Mathilde Viot sur FranceInter.
L’intitulé du prix, « ça va bien se passer », fait référence à une manoeuvre de Gérald Darmanin face à la journaliste Apolline Malherbe qu’il accusait à tort de s’énerver. Un exemple typique d’inversion de culpabilité. (Lire : NOUVELLE SORTIE SEXISTE DE GÉRALD DARMANIN)
Le prix du « Parrain », récompensant les élus ayant soutenu des proches accusés de violences envers les femmes a été décerné au président de la République et au patron de LFI. Le premier, Emmanuel Macron, pour avoir soutenu Nicolas Hulot, Damien Abad et Gérald Darmanin. Et Jean-Luc Mélenchon pour soutenir Adrien Quatennens avec constance avant et après que celui-ci a reconnu avoir exercé des violences contre sa femme. Un prix pour « ceux qui ont vaillamment protégé leurs potos, leurs ministres, leur ’bro’ et qui leur ont assuré une immunité face au ‘tribunal médiatique’, comme ils l’appellent, ou au tribunal tout court », a commenté Audrey Pulvar, maîtresse de cérémonie.
Le prix « Toutes des hystériques » est attribué au Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti et au député et porte-parole du RN Sébastien Chenu. Le premier a multiplié les déclarations sexistes tout au long de sa carrière. Il est récompensé pour celle-ci : critiquant le mouvement #MeToo en 2019, il affirmait : « il y a aussi des ‘follasses’ qui racontent des conneries et engagent l’honneur d’un mec qui ne peut pas se défendre car il est déjà crucifié sur les réseaux sociaux.» (nous avions recensé quelques-unes de ses déclarations dans cet article). Le second a affirmé que les cellules de veille des violences sexistes et sexuelles dans les partis politiques, étaient un « truc de secte qui vient examiner des dossiers de plaignantes ».
Le prix des « Petits anges partis trop tôt » récompense ceux qui ont été « empêchés de mener à bien leur mandat » à cause de « cabales néoféministes ». Damien Abad, ancien ministre des Solidarités, accusé de viols et de tentative de viol par trois femmes, partage le prix avec Benoît Simian, ancien député condamné pour harcèlement sur son ancienne compagne.
Le prix « j’accuse de l’interprétation masculine », est décerné aux députés Julien Bayou et Adrien Quatennens accusés de violences par leurs ex-compagnes. Le premier est accusé de harcèlement moral et le second de « violences physiques et morales ». Le jury du prix salue « le panache de mettre à nu les complots visant à entacher leur honneur ou l’honneur de leurs frères d’armes ».
Le prix « Liberté d’importuner » est attribué à Eric Zemmour qui excelle dans l’art de développer un « argumentaire profondément masculiniste », l’ancien candidat d’extrême droite à la présidentielle, ne se contente pas de déclarations sexistes. Il est aussi accusé de « comportements inappropriés et d’agressions sexuelles » par huit femmes.
Le Prix du « Meilleur espoir » qui distingue « ceux qui ont su déjouer les pièges tendus par des féministes acharnées » est décerné au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin… pour l’ensemble de son œuvre.
La cérémonie a été filmée par la Déferlante. A voir ici :
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