L’engagement de Simone Veil pour le droit à l’IVG, son parcours personnel et politique, suscitent hommages et « reconnaissance éternelle ». Déjà de nombreuses voix demandent son entrée au Panthéon.
« Simone Veil restera le visage d’une République debout, humaine, généreuse. La France perd une personnalité comme l’histoire en offre peu », a réagi le Premier ministre, vendredi 30 juin, après le décès de Simone Veil, à l’âge de 89 ans.
Elle restera celle qui, ministre de la Santé, a fait voter en 1975 la dépénalisation de l’avortement, faisant face aux attaques parfois odieuses des parlementaires de son propre camp – elle le rappelait encore 20 ans plus tard. C’est aussi le parcours politique remarquable et la détermination de cette femme que le monde politique et associatif salue.
Fille d’une famille juive, née Jacob, Simone Veil a été déportée à l’âge de 16 ans, a survécu aux camps de la mort nazis, où ont péri son père, sa mère et son frère. Son parcours politique, au centre, l’a conduite à devenir la première femme élue, en 1979, à la présidence du Parlement européen (qui lui rend hommage en vidéo).
« À cette femme qui a su si bien dire que ce sont les femmes qui doivent pouvoir décider pour elles-mêmes, nous disons Merci », réagit Danielle Bousquet. La présidente du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes salue une femme qui « a fait preuve d’un courage remarquable lorsqu’elle a présenté, à l’Assemblée Nationale, la loi sur l’accès à un avortement légal et sécurisé pour les femmes en France : elle a, en effet, été la cible d’attaques d’une violence inouïe de la part des députés de son propre camp politique… et elle a tenu bon. »
Le Planning Familial rend « hommage à cette femme engagée » en soulignant également que, « attaquée, de manière très violente, par une Assemblée nationale très majoritairement masculine, Simone Veil n’a jamais transigé sur ce point fondamental : l’avortement est un choix qui doit appartenir aux femmes, et non aux médecins. »
La secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes « lui adresse la reconnaissance éternelle de la République française »
« Simone Veil était une femme admirable tant personnellement que politiquement. Sa résilience après les drames personnels, sa pulsion de vie après la Shoah, sont des leçons pour toute l’humanité », écrit Marlène Schiappa. « Politiquement, le combat qu’elle a mené pour le droit à l’IVG en ne lâchant jamais son objectif et en ne cédant pas un millimètre de terrain aux réactionnaires resteront une inspiration pour des générations entières. »
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Déjà plusieurs voix s’élèvent pour que le Panthéon accueille cette grande femme. « Simone Veil, pour sa vie et son parcours de survivante de la Shoah, d’avocate pour les Droits des femmes et d’européenne mérite le Panthéon », estime ainsi l’association Politiqu’elles, qui a déjà lancé une pétition. « La décision de la panthéonisation revient au Président de la République, Emmanuel Macron. Si cela est conforme aux volontés de Simone Veil, nous souhaiterions qu’elle soit panthéonisée et devienne la cinquième femme à avoir cet honneur. »
Le nom de Simone Veil pourrait aussi être rapidement associé à un « lieu marquant » de Paris. C’est le souhait de la maire Anne Hidalgo qui, dans un communiqué, dit son « immense reconnaissance à cette femme libre et libératrice » et indique qu’elle proposera « au Conseil de Paris que nous puissions attribuer son nom à un lieu marquant de la capitale. »
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