Aux Etats-Unis (où la question de l’inégalité des primes fait toujours débat), au Canada, en Australie, une footballeuse figurera sur la jaquette du jeu FIFA 16. Mais pas en France.
Deuxième vague de féminisation pour le jeu vidéo de football FIFA 16. Fin mai, avant la Coupe du Monde 2015, l’éditeur EA Sports annonçait que, pour la première fois, l’édition 2016 du jeu culte intégrera des équipes féminines. Lundi 20 juillet, nouvelle annonce : des joueuses figureront au côté de l’incontournable Lionel Messi sur la jaquette de FIFA16, qui sortira en septembre.
Mais cela, seulement dans certains pays. Aux Etats-Unis, c’est Alex Morgan, sacrée championne du monde avec son équipe le 6 juillet au Canada, qui accompagne l’Argentin. Pour l’édition canadienne du jeu, c’est la locale Christine Sinclair. Ces choix ont été faits directement par EA Sports. Pour d’autre pays, l’accompagnateur/trice de Lionel Messi a été choisi.e via un vote par internet. Résultat : en France, comme en Angleterre, au Japon ou en Amérique Latine, ce seront des hommes. En l’occurrence Antoine Griezmann pour la France. Seule exception : l’Australie, où c’est une joueuse qui a été choisie : Stephanie Catley.
La visibilité du football féminin reste donc en demi-teinte. Tandis que sa valorisation continue de provoquer le débat aux Etats-Unis, après le succès de l’équipe féminine nationale en Coupe du Monde, accompagné d’un record d’audience.
Une résolution déposée le 13 juillet par le sénateur démocrate Patrick Leahy demande à la FIFA de « mettre un terme immédiatement à l’inégalité des primes en fonction du genre et de traiter les athlètes avec un respect égal ». La demande s’adresse également à « toutes les instances locales, nationales et internationales » du football.
Le texte rappelle ces chiffres : l’équipe masculine vainqueure de la Coupe du Monde 2014 a empoché 35 millions de dollars de prime de la part de la FIFA. L’équipe féminine vainqueur de la Coupe du Monde 2015, seulement 2 millions… quatre fois moins que ce qu’a empoché chaque sélection masculine éliminée dès le premier tour en 2014.
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Au lendemain de la victoire de l’équipe nationale de soccer au Canada, la presse U.S. avait largement évoqué ce grand écart des primes entre équipes masculines et féminines en Coupe du Monde.
Selon le texte de la résolution proposée au Sénat U.S, « le système d’octroi de primes injuste et inéquitable mis en place par la FIFA envoie un terrible message aux femmes et aux filles dans le monde quant à la valeur de leur contribution au sport ».
La résolution, déposée au moment du tournoi de tennis de Wimbledon, mentionne également que celui-ci a adopté en 2007 la parité des gains pour les joueurs et les joueuses. Ajoutons que cela était également le cas cette même année à Roland-Garros. Et les Etats-Unis avaient été pionniers puisque dès 1973 l’US Open établissait la parité des gains, grâce au combat menée par la joueuse Billie Jean King.
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