La France s’est positionnée à l’ONU en leader d’un mouvement pour lever les restrictions à l’avortement. Un écho particulier à l’actualité : il est maintenant prouvé que le virus Zika provoque une malformation du fœtus.
La France, militante et modèle pour le droit à l’avortement ? Dans un discours prononcé mardi 15 mars à l’ONU, lors de la CSW 60, Laurence Rossignol a demandé aux Etats membres « d’éliminer les barrières légales qui freinent l’accès des femmes et des adolescentes à un avortement sécurisé ».
La ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes a rappelé que « là où les avortements sont interdits, il y a quand même des avortements mais qui mettent les femmes en danger ». Constatant une « situation actuelle déplorable et dramatique », elle s’est focalisée sur deux « situations en particulier où ce droit peut faire l’objet d’avancées concrètes et capitales : l’avortement en cas de viol ou d’inceste, l’avortement en cas de malformation du fœtus ».
Une résonance particulière dans le contexte actuel : ce mercredi 16 mars des chercheurs ont apporté la preuve que le virus Zika pouvait effectivement être responsable d’une microcéphalie du foetus, qui se caractérise notamment par un diamètre de la tête inférieur à la normale. Le virus sévit particulièrement en Amérique Latine et surtout au Brésil. Un pays dans lequel l’avortement est très restreint : il n’est autorisé que si la vie de la femme est en danger ou en cas de viol. Il est donc interdit d’avorter pour malformation du foetus.
Une restriction qui concerne également le Venezuela, l’Equateur, le Suriname, le Guatemala, le Honduras, le Salvador, le Nicaragua, le Costa Rica… bref, presque tous les pays, hormis la Colombie et le Mexique, touchés par le virus Zika.
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Sur le sujet, Laurence Rossignol a déclaré : « Nous voyons l’exigence de prendre des mesures concrètes pour que les femmes disposent de l’information, et des services dont elles ont besoin face à un risque élevé de malformation grave du fœtus. » Et de poursuivre : « Mesdames, messieurs, nous ne ménagerons aucun effort pour convaincre les Etats de toutes les régions de faire de la prévention des avortements non sécurisés, c’est-à-dire la légalisation, une question prioritaire, et ce dans un esprit de grande amitié. »
Concrètement, aucun moyen d’action n’a été annoncé mais c’est une des premières fois que la France se place ainsi sur la scène internationale comme impulseuse d’un « nouvel élan » consacré au droit à l’avortement.
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