Alors que le G8 promet des moyens face aux violences sexuelles dans les zones de conflits, l’ONG Save the Children publie des chiffres alarmants sur les enfants victimes. Et souligne que les pays riches ne tiennent pas leurs promesses d’aide.
L’ONG britannique Save the Children fait état de « statistiques alarmantes » concernant les violences sexuelles commises contre les mineurs dans les pays confrontés à des conflits armés.
La collecte des informations sur ce sujet reste éminemment complexe. Mais Save the Children , dans un rapport (ici en anglais) publié mercredi 10 avril, est en mesure d’estimer que les enfants représentent la majorité des victimes de violences sexuelles dans les zones de conflit. En temps de guerre et bien après. Au Liberia, qui est sorti voilà 10 ans d’une longue guerre civile, la part des moins de 17 ans parmi les victimes de violences sexuelles dépasse les 80%. Elle est de 70% en Sierra-Leone.
Les victimes de violences sexuelles sont en grande majorité des filles, mais les garçons sont aussi concernés – en RDC par exemple, ils représentent entre 4 et 10% des victimes. Pourtant leurs cas « restent largement ignorés », souligne Save the Children. Les hommes en armes, qu’ils soient des soldats gouvernementaux ou rebelles, constituent le gros des auteurs de violences sexuelles. Mais des civils sont également responsables, notamment dans les camps de réfugiés.
L’aide internationale : moins d’un quart des promesses
L’ONG observe certes « une attention internationale grandissante » portée à la question des violences sexuelles en zone de conflit. Mais constate dans les faits « un manque sévère de financements et de priorité politique » pour y répondre. Elle souligne notamment que l’aide internationale réellement versée à des programmes dédiés à cette question n’a atteint en 2011 que 22% des sommes promises. C’est le plus faible taux de concrétisation par rapport aux autres secteurs de l’aide au développement.
Le rapport et ce dernier constat tombent à pic, à l’heure d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G8. La Grande-Bretagne, qui préside cette année le groupe des 8 pays les plus riches, a mis la question des violences sexuelles en zone de conflit à l’ordre du jour. Elle attend des « engagements concrets » de la réunion des 10 et 11 avril à Londres. Mais pour Save the Children, « le danger qu’elle ne débouche sur aucune action réelle » existe. C’est pourquoi l’ONG adresse également une pétition aux deux ministres britanniques concernés, William Hague et Justine Greening.