Encore un vêtement qui oriente les comportements des filles et des garçons dès la naissance…
En faisant ses courses dans un Leclerc du Finistère, Ingrid Darroman a pu ajouter une nouvelle perle sur son compte instagram qui se propose de « Voir l’infime de la construction ordinaire des stéréotypes sexistes … ou leur contraire ». Des body destinés aux bébés garçons avec l’inscription « fort comme papa » tandis que ceux destinés aux bébés filles portent la mention « jolie comme maman ». Une version soft de ce qu’avait fait Petit Bateau il y a quelques années (voir photo plus bas) et que l’on trouve encore chez pas mal de fabricants.
Anodin ? Mignon ? Sans conséquence ? Ça le serait effectivement si ce n’était la première étape d’un long parcours durant lequel les adultes disent implicitement aux enfants ce qui est attendu d’eux en fonction de leur sexe.
Quand ces bambins ne seront plus en âge de mettre des bodies, elles et ils commenceront à jouer avec des appareils ménagers pour les unes, avec des voitures et des jeux de construction pour les autres. Puis viendra le temps des contes de fées qui installeront durablement « le complexe de Cendrillon » dans la tête des petites filles. En prenant pour modèle les princesses, elles voudront se faire belles et attendre d’être choisies par le prince. Tandis que le prince, lui sera parti à la conquête du vaste monde. D’autres jeux prendront le relais pour apprendre que la passivité est le nec plus ultra de la féminité. Et c’est ainsi qu’à l’âge adulte elles resteront effacées dans leur vie professionnelle, attendant d’être choisies au lieu de se mettre en avant et de demander la promotion qu’elles méritent. (C’est ce Complexe de Cendrillon que nous terrassons dans les formations « Speak Up »).
Les qualités attendues d’une fille étaient ainsi résumées sur le body Petit Bateau : « jolie têtue, rigolote, douce, gourmande, coquette, amoureuse, mignonne, élégante, belle ». Les qualités attendues d’un garçon : « courageux, fort, fier, robuste, vaillant, rusé, habile, déterminé, espiègle, cool ». Quelles sont les qualités qui font le plus sûrement atterrir dans un fauteuil de PDG ? Pas si anodin, le body Leclerc.
Le problème n’est pas seulement franco-français. Il y a quelques jours, en Angleterre, Gap subissait les foudres des Internautes. La marque venait de lancer une campagne de publicité pour des t-shirts prévus pour la rentrée avec, pour les garçons, la figure d’Albert Einstein et, pour les filles, un vêtement qui leur promet d’être la star de la cour de récréation. Pour lui la marque précise que « le futur commence ici », pour elle, être « un papillon social » devrait la combler…
For anyone who thinks that sexist marketing to children isn't a problem… Really @UKGap ? HT @PsychScientists pic.twitter.com/BnGCQhujwG
— Let Toys Be Toys (@LetToysBeToys) July 31, 2016
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