Le député s’affiche sur une photo de son parti où n’apparaissent que des hommes. Ses réponses aux critiques ne laissent rien augurer de bon pour la parité chez LR.
Le député Les Républicains (LR) Julien Aubert a multiplié les selfies enthousiastes postés sur les réseaux sociaux durant le week-end de rentrée des jeunes de son parti. Sur un cliché, il n’était entouré quasiment que d’hommes, et Twitter s’est transformé en cour de récréation. La ministre déléguée à la Ville, Nadia Hai a taclé : « Cachez ces femmes que je ne saurais voir… Ça promet chez les Républicains. »
Cachez ces femmes que je ne saurais voir…
Ça promet chez les Républicains. pic.twitter.com/eczQOGJEow— Nadia HAI (@NadiaHAI78) September 4, 2021
Illico, le député du Vaucluse a tenté une réponse style « c’est celui qui le dit qui l’est » : « Vous nous reprochez d’être nés hommes ? Auriez-vous dit la même chose s’il n’y avait eu que des femmes ? » a-t-il écrit. Ce qui a conduit à un abîme de questionnement d’internautes sur sa compréhension du problème.
Puis Osez le féminisme s’en est mêlé : « Le congrès des jeunes @lesRepublicains @JulienAubert84 C’est à peu près aussi mixte qu’un gouvernement de Talibans Mais sérieusement ? En 2021 ? ZERO Femme ». Nouvelle réponse de l’intéressé qui s’enfonce et, cette fois-ci, convoque Staline face au mot Taliban : « Taliban ? Je n’ai pas choisi les participants et donc personne n’a été interdit de selfie. @osezlefeminisme a un pb avec le réel et aurait préféré que je trafique une photo ou que je ne la prenne pas ? Qui viendra contrôler pour m’autoriser mon prochain selfie ? #OserleStalinisme »
Le député LR a décidément un problème de compréhension et d’acceptation du féminisme. Il s’est farouchement opposé à la féminisation des noms de fonction et des titres. En 2014, dans un texte critiquant la féminisation des noms de fonction, il multipliait les fautes d’accord.
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Il avait été sanctionné pour avoir refusé de s’adresser à Sandrine Mazetier avec la formule « Madame la présidente »
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Il avait même obtenu le soutien de ses amis parlementaires de droite dans sa croisade contre la féminisation des noms de fonction. Ils dénonçaient rien de moins qu’une « police de la pensée ».
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En 2017, le président de l’Assemblée nationale d’alors, François de Rugy rappelait la règle qui s’impose à l’Assemblée depuis 1998 : « Ici on dit Madame la députée, Madame la présidente, Madame la rapporteure ou encore Madame la ministre ». Et Julien Aubert a twitté illico, reprochant au président de vouloir « imposer sa vision politisée et genrée de la langue»
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