L’organisation économique des pays riches appelle les États à renforcer la lutte contre les inégalités. En relevant qu’en France, par exemple, trop de prestations bénéficient aux plus riches.
L’OCDE alerte à nouveau sur la montée des inégalités. « Les inégalités de revenu et les fractures sociales pourraient s’aggraver et se pérenniser, à moins que les gouvernements n’agissent rapidement pour apporter un soutien accru aux plus vulnérables », souligne l’organisation économique des pays riches dans son « Panorama de la société 2014 », publié mardi 18 mars.
Pour un « réexamen des prestations versées aux hauts revenus »
Concernant la France, l’OCDE souligne la bonne tenue des filets de protection sociale, mais aussi des défauts. « L’une des grandes réussites de la politique sociale en France » concerne les personnes âgées chez qui le taux de pauvreté est particulièrement bas. En revanche, l’OCDE s’inquiète de « la pauvreté chez les enfants et les jeunes », qui « a encore progressé depuis le début de la crise ». Et relève qu’un trop grand nombre de prestations bénéficient aux « ménages les plus nantis ».
Dès lors, pour l’organisation de coopération économique, un « réexamen des prestations versées aux hauts revenus, comme celui ayant abouti récemment à la baisse du plafond du quotient familial pour les hauts salaires, se justifie ». L’OCDE plaide également pour des « mesures visant à réduire les plafonds des indemnités dans le régime d’assurance-chômage », ce qui permettrait d’« augmenter la part des dépenses sociales pouvant être consacrées aux groupes à faible revenu. » (La note sur la France est à télécharger ici).
Chiffres cruels
Ce n’est pas la première fois que l’OCDE s’inquiète de la montée des inégalités. Le fossé qui sépare les riches des pauvres atteint un niveau « record », au plus haut depuis plus d’un quart de siècle, avertissait déjà l’organisation en décembre 2011. (Voir : Inégalités record dans les pays riches).
Lundi 17 mars, l’ONG Oxfam au Royaume-Uni faisait éclater des chiffres cruels : la fortune cumulée des 5 familles britanniques les plus riches équivaut à celle des 20% d’Anglais les plus pauvres. Ce grand écart est même plus fort en France, calcule Slate.fr : les 5 familles françaises les plus riches possèdent plus que les 30% de ménages français les plus pauvres.
Globalement, le poids des inégalités est moins marqué en France qu’au Royaume-Uni. Pour autant, comme l’INSEE le relevait à l’automne, les inégalités de revenus entre la partie la plus riche et la plus pauvre de la population française n’ont cessé de croître depuis 15 ans (Voir : Les inégalités toujours plus fortes en France).
Lire aussi sur Les Nouvelles NEWS :
Contre les inégalités, s’en prendre à « l’extrême richesse »