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Le Comité des Ministres donne une «définition internationale du terme sexisme» et invite les 47 pays membres à «intensifier leur lutte contre le sexisme».
Ce n’est pas encore une révolution mais un pas important en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe a regardé la réalité des discriminations entre femmes et hommes en face et décidé de donner une «première définition à l’échelle internationale du sexisme » pour mieux le combattre. « En vertu de la Stratégie du Conseil de l’Europe pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2018-2023 » une recommandation a été adoptée le 27 mars dernier à destination des 47 pays membres de l’organisation paneuropéenne.
Cette recommandation parle de « droits humains » et non « droits de l’Homme » (Alors que la dépêche AFP reprise par plusieurs journaux en France présente le Conseil de l’Europe comme la « vigie des droits de l’Homme »). Elle rappelle en effet d’emblée que « l’égalité entre les femmes et les hommes est essentielle pour assurer la protection des droits humains, le fonctionnement de la démocratie et la bonne gouvernance, le respect de l’État de droit et la promotion du bien-être de chacune et de chacun. »
La définition du sexisme devrait, si elle est suivie, conduire les Etats à mettre en place de vastes politiques puisque le sexisme se niche dans les moindres recoins de la société.
Le sexisme est défini ainsi :
« Tout acte, geste, représentation visuelle, propos oral ou écrit, pratique ou comportement fondés sur l‘idée qu’une personne ou un groupe de personnes est inférieur du fait de leur sexe, commis dans la sphère publique ou privée, en ligne ou hors ligne, avec pour objet ou effet :
i. de porter atteinte à la dignité ou aux droits inhérents d’une personne ou d’un groupe de personnes ; ou
ii. d’entraîner pour une personne ou un groupe de personnes des dommages ou des souffrances de nature physique, sexuelle, psychologique ou socio-économique ; ou
iii. de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ; ou
iv. de faire obstacle à l’émancipation et à la réalisation pleine et entière des droits humains d’une personne ou d’un groupe de personnes ; ou
v. de maintenir et de renforcer les stéréotypes de genre »
Le texte du Comité des Ministres ne se contente pas de cette définition et explique le contexte dans lequel s’inscrit ce sexisme : un « continuum entre les stéréotypes de genre, les inégalités entre les femmes et les hommes, le sexisme et la violence à l’égard des femmes et des filles. » Ce continuum «conduisant à la discrimination et empêchant la pleine émancipation des femmes dans la société»,
La recommandation présente ensuite des « Outils et mesures généraux pour lutter contre le sexisme » en précisant bien que l’objectif « est de contribuer aux changements comportementaux et culturels aux niveaux individuel, institutionnel et structurel »
Et cela doit passer par : la loi, la sensibilisation, la mesure de l’évolution du sexisme, le langage et la communication, les médias, les lieux de travail, le secteur public, le secteur judiciaire, l’éducation, la culture, le sport, la sphère privée.
Un chantier monumental et de nouveaux réflexes à acquérir partout. La recommandation veut par exemple « encourager les personnalités publiques, en particulier les responsables politiques, religieux-ses, économiques et communautaires, et les autres personnes susceptibles d’influencer l’opinion publique à « réagir promptement » pour condamner le sexisme. »
Un chantier monumental que le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes appelle de ses vœux depuis longtemps et plus particulièrement dans un rapport dressant un état des lieux du sexisme paru en janvier dernier. Il s’est félicité de l’annonce faite par le Conseil de l’Europe :