Le président de la FFF égratigne l’icône du foot et, sous pression médiatique, présente des excuses. Les révélations d’agressions sexuelles de sa part n’avaient pas fait tant de bruit. Humiliant !
« Inacceptable ! » titre l’Equipe à sa Une ce lundi 9 janvier. En photo, la tête renfrognée de Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football (FFF), 81 ans, et deux citations qui ont offusqué les dieux du foot et leurs supporters. Le président sait-il où va Zinédine Zidane ? « J’en ai rien à secouer, il peut aller où il veut, dans un club. » Lui aurait-il parlé ? « Je ne l’aurais même pas pris au téléphone… »
Bien sûr, avant de faire la Une du quotidien sportif, ces propos ont choqué sur les réseaux sociaux et même au gouvernement. Une autre star du foot, Kylian Mbappé, a twitté : « Zidane c’est la France, on manque pas de respect à la légende comme ça… » Amélie Oudéa-Castera, la ministre des Sports s’est fendue d’un tweet déplorant « un manque de respect honteux, qui nous heurte tous » et a réclamé des excuses. La ministre déléguée aux PME, Olivia Grégoire s’est aussi fendue de déclarations offusquées, laissant entendre qu’il serait temps que le président de la FFF quitte son poste (ce qui n’est pas du ressort du gouvernement).
L’affaire a fait couler beaucoup d’encre. Outre les réseaux sociaux, les journaux ont donné à cet incident une tournure d’affaire d’Etat à tel point que ce lundi 9 janvier, Noël Le Graët a présenté ses excuses via l’AFP à Zinédine Zidane, reconnaissant des « propos maladroits qui ont créé un malentendu ». Excuses qui ont à nouveau rempli des pages et des pages de journaux. Ce qui n’a pas empêché nombre d’internautes d’appeler à sa démission.
Les féministes, si elles ont approuvé cette demande d’excuses, ont aussi fait observer qu’un autre objet de mépris de la part du président de la FFF avait fait couler bien moins d’encre et suscité bien moins d’appels à démission.
En septembre et octobre dernier, plusieurs journaux menaient des enquêtes révélant des comportements de Noël Le Graët pouvant être qualifiés de harcèlement sexuel voire d’agression sexuelle. Ces témoignages étaient assez nombreux et recoupés pour être crédibles. L’homme a envoyé des SMS déplacés et multiplié les réflexions salaces avec les collaboratrices. Un témoignage recueilli par France Inter : « ‘En 2016, je devais partir avec le président Le Graët en déplacement officiel’, nous raconte-t-elle. « Pendant la semaine qui précède, il me harcèle en m’appelant quasiment tous les soirs pour me dire qu’il se réjouit d’y aller avec moi. Il me dit qu’il faut que je me mette en jupe le jour du voyage. Évidemment je refuse, je mets un pantalon. Dans l’avion, je suis à côté de lui, il pose sa main sur ma cuisse. Je l’ai repoussé en lui disant ‘président, on ne va pas commencer le trajet comme ça’.” Une fois arrivés sur place, “Noël Le Graët me demande de monter dans sa chambre d’hôtel », poursuit Estelle. »
Quelle humiliation ce serait pour les femmes si ce triste individu était viré pour avoir égratigné une icône et pas pour violence envers les femmes !
Ajout le mercredi 11 janvier : Noël Le Graët a été a été mis en retrait de la présidence de la FFF par le comité exécutif de l’organisation.