En réactions aux réactions à l’affaire Adrien Quatennens, un manifeste appelle à rompre la solidarité masculine qui fait perdurer la violence misogyne. Et à remplacer, au pouvoir, les hommes violents par des féministes.
« Face à une solidarité masculine qui protège les agresseurs pullulant dans nos sphères politiques, nous appelons à une relève féministe. » La tribune publiée mardi 20 septembre dans Libération, par 500 militantes engagées pour beaucoup d’entre elles dans des partis se disant « féministes », le dit tout net : « Que les choses soient claires : les agresseurs et auteurs de violences ne peuvent pas représenter nos combats politiques » et leurs amis politiques doivent cesser de les soutenir : « Lorsqu’un groupe politique porte un programme féministe, on est en droit d’attendre qu’il cesse de protéger les agresseurs »
Ce manifeste vient en réaction à plusieurs affaires récentes et aux réactions que ces affaires ont suscité. L’affaire concernant le député LFI Adrien Quatennens, qui a illico été instrumentalisée par l’opposition montrant du doigt les féministes de son parti.
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Puis la réaction de Jean-Luc Mélenchon à cette affaire a fait bondir les féministes. Alors qu’Adrien Quatennens, dans un long communiqué reconnaissait avoir giflé sa femme, lui avoir confisqué son portable et annonçait se mettre « en retrait de sa fonction de coordinateur » de La France insoumise, l’ex-candidat à la présidentielle a lancé un tweet saluant « le courage et la dignité » du député. Jean-Luc Mélenchon dénonçait aussi « la malveillance policière, le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux »… sans dire un mot sur le fléau des violences machistes que son parti est supposé combattre, ni sur la victime de la gifle.
D’autres affaires de violences sexistes et sexuelles perpétrées par des dirigeants de la France insoumise ou de partis amis sont sorties. Et là encore, les réactions ont été poussives. Les hommes politiques et quelques femmes alliées édulcorent, minimisent, instrumentalisent. « …Au-delà des affaires Quatennens, Coquerel, Elyes ou Bouhafs, au-delà de Darmanin, Abad, Zemmour, Baupin, Lassalle, Hulot, etc., c’est un système de protection des agresseurs, tous partis confondus, que nous dénonçons. Cette omerta perdure grâce à des complicités, des comportements et une lâcheté connivente » expliquent les signataires de la tribune.
« Les agresseurs et auteurs de violences ne peuvent représenter nos combats politiques et nous refusons catégoriquement de militer avec des hommes auteurs de violences, ou leurs ami·e·s complices. »
Elles demandent la démission d’Adrien Quatennens de son mandat parlementaire.
« Aux masculinistes et à leurs allié·e·s, aux complices et ceux qui se taisent, nous disons que l’heure de l’impunité et de la toute-puissance est révolue. Puisque vous êtes incapables de faire mieux, il est temps de passer la main. Alors, sur tous les fronts, la relève sera féministe. » conclut la tribune.