
Les remises de prix Nobel 2009 se terminent en beauté avec l’économie. Elinor Ostrom et Oliver E. Williamson sont distingués pour leurs recherches sur la gouvernance économique. Les travaux des chercheurs américains portent essentiellement sur la gestion des communaux, montrant que les copropriétés et associations d’usagers peuvent être plus efficaces que le marché. Ils prouvent que le libre accès à des ressources communes peut avoir une efficacité économique plus forte que l’appropriation des biens par un petit nombre.
Est-ce l’effet de la crise ? Le Prix Nobel d’économie, auquel il est souvent reproché de favoriser l’orthodoxie économique libérale, voire parfois d’être indirectement un pousse-aux-crises, se démarque cette fois-ci. Alors que l’organisation des marchés financiers et de l’économie mondiale fait débat, alors que les questions de protection de l’environnement et des ressources naturelles arrivent enfin sur le devant de la scène, ces réflexions sur l’économie émergent enfin.
Pourtant, les travaux d’Elinor Ostrom ne datent pas d’aujourd’hui. A 76 ans, la lauréate américaine a réalisé de nombreuses études sur la gestion, par des groupes d’usagers, des forêts, des lacs, des ressources en poissons ou en élevage. Selon ses travaux, leur organisation est souvent meilleure que ne le croit la théorie économique. Dès le début de ses recherches, réalisées sur la grande dépression, elle a montré que la plupart des individus, confrontés à des problèmes de ressources, peuvent coopérer et agir pour le bien commun.
Diplômée en sciences politiques de l’Université de Californie, à Los Angeles, elle enseigne à l’Université d’Indiana à Bloomington où elle a fondé l’Atelier en théorie politique et en analyses de politiques en 1973, avec son mari, Vincent Ostrom. Objectif : trouver les institutions les mieux adaptées selon les ressources disponibles, comme l’eau et les forêts, pour permettre la gestion idéale de ces ressources et le développement du pays.
Ainsi, l’économiste a « remis en cause l’idée classique selon laquelle la propriété commune est mal gérée et doit être prise en main par les autorités publiques ou le marché » a souligné le comité. Avec Oliver E. Williamson, ils ont voulu « comprendre des organisations qui ne sont pas des marchés (…) et ils montrent comment ces institutions résolvent les conflits » note Tore Ellingsen, membre du comité Nobel…. Mais il aura fallu une forte remise en question par une crise économique violente pour que leurs travaux soient consacrés.
Les autres prix

La cuvée 2009 a marqué les esprits vendredi dernier. Le Nobel de la paix était décerné à Barack Obama « pour ses efforts extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples ». Le comité norvégien à essuyé des critiques de toutes parts pour avoir récompensé trop tôt un Président des Etats Unis si fraîchement élu.


Le prix Nobel de physique a été décerné à l’américano-britannique Charles Kao, l’américano-canadien Willard Boyle et l’américain George Smith, pour leurs travaux sur la fibre optique et les semi-conducteurs.

Le prix Nobel de chimie a été attribué à deux chercheurs américains, Venkatraman Ramakrishnan et Thomas Steitz, et à l’israélienne Ada Yonath pour leurs travaux sur la fonction des ribosomes, qui ont d’importantes implications sur la résistance des bactéries aux antibiotiques et vont améliorer la création de nouveaux antibiotiques.

Le prix Nobel de Littérature a été attribué à la romancière allemande d’origine roumaine Herta Müller qui a notamment décrit dans ses œuvres la vie sous le régime totalitaire de Ceaucescu. L’Académie suédoise a récompensé cette romancière « qui, avec la concentration de la poésie et l’objectivité de la prose, dépeint les paysages de l’abandon ».
1 commenter
[…] comme le démontre le Prix Nobel de 2009 décerné à Elinor Ostrom et Oliver E. Williamson (Cf : https://www.lesnouvellesnews.fr/le-prix-nobel-deconomie-consacre-le-developpement-soutenable/). Ces modèles sont connus, étudiés, viables. Des modèles économiques viables, basés sur un […]