La 3ème édition du baromètre Priorités Femmes montre que les Françaises et les Français sont de plus en plus critiques sur la question des inégalités entre femmes et hommes.
A mesure que la dénonciation du sexisme s’exprime dans les médias, le niveau d’insatisfaction quant aux inégalités entre femmes et hommes s’accroît. L’enquête réalisée par Kantar pour la Fondation des femmes auprès de 1000 personnes début février montre que le niveau de satisfaction recule d’année en année. Le niveau de satisfaction face aux inégalités dans l’espace familial baisse de 10 points passant à 41%. Dans l’espace public, ce niveau s’établit à 44%, soit une baisse de 6 points. Et dans l’espace professionnel, qui reste en fin de peloton avec 29% de satisfaction, la baisse est de 5 points.
Si l’insatisfaction est, globalement moins marquée chez les hommes que chez les femmes -ce ne sont pas eux qui subissent les discriminations- l’écart est moins fort chez les moins de 35 ans.
Pour la Fondation des femmes, ces reculs peuvent « s’expliquer à la fois par une prise de conscience accrue des inégalités entre les femmes et les hommes, mais aussi par la forte préoccupation liée aux conséquences de l’épidémie de Covid-19. »
Certaines réponses des pouvoirs publics semblent plaire aux personnes interrogées : 79 % d’entre elles se disent satisfaites par l’annonce d’un nouveau congé paternité élargi et obligatoire (même si ce congé risque de ne pas changer la situation en profondeur. Lire ici ) Et les efforts réalisés par le gouvernement pour agir contre les violences sont mieux perçus que l’année dernière (+9 points), mais cela concerne seulement 1 Français.e sur 2.
La priorité absolue des Français.es est, comme les années précédentes, la prise en charge des violences conjugales (57% de citations) et des violences sexuelles (50% de citations). Et 7 Français.es sur 10 pensent que la crise sanitaire a fait évoluer les choses dans le mauvais sens en matière de violences conjugales.
Pour faire face à ces violences, les Français.es comptent davantage sur les associations. 83% leur font confiance, soit 6 points de plus que l’an dernier. Et, comme l’an dernier, 57% des Françaises et Français font confiance à la police pour bien prendre en compte les victimes et agir justement, et 51% font confiance à la justice.
Mais elles et ils demandent davantage de sévérité : 72% (+9 points depuis 2019) des Français.es pensent que la priorité est de punir plus sévèrement les agresseurs coupables de violences physiques ou sexuelles et 55% jugent nécessaire d’améliorer la protection des femmes victimes de violences (+6 points depuis 2020). Hausse aussi de la demande d’efforts en matière de prévention (+7 points) d’éducation des enfants (+6 points) et de formation des professionnels (+6pts).
De nouvelles priorités émergent. D’abord la lutte contre la violence sur les réseaux sociaux : 35% des Français.es considèrent qu’il faut agir de manière prioritaire à ce sujet (+16 points en 2 ans). Et la restriction de l’accès des mineur.e.s à la pornographie, prioritaire pour 55% des Français.es.