A l’occasion du sommet « sauver le bien commun », un dirigeant évoque l’égalité hommes-femmes… alors qu’une écrasante majorité d’hommes s’exprime pour refaire le monde.
La chroniqueuse Nicole Feronni a découvert cette pépite et l’a postée sur les réseaux sociaux ce lundi matin. Le magazine économique Challenges se penchait, dans son numéro du 27 mai, sur « le capitalisme en défaut » par rapport au bien commun et interrogeait quelques patrons sur l’alignement « des intérêts de leur entreprise avec celui de la société ».
Sur une double page, plusieurs dirigeants se grattaient la tête pour trouver des exemples de défense du bien commun par les plus riches sociétés privées. Le premier d’entre eux évoquait pèle-mèle la voiture électrique et « l’égalité hommes-femmes» qui aurait connu des progrès grâce à de récentes lois même si, concédait-il, « le chemin est encore long». Dans la foulée il parlait aussi de diversité… Et sur une double page, les huit visages qui apparaissaient, réjouis, étaient tous des visages d’hommes.
Les deux images postées par Nicole Ferroni avec ce commentaire : « Merci le journal Challenges de cette rigolade du lundi »
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Ce numéro spécial de l’hebdomadaire était publié à l’occasion du sommet « Sauver le bien commun » organisé par la Toulouse School of Economics et Challenges en partenariat avec les Echos Evénements les 27 et 28 mai. Et parmi les intervenants lors de ce sommet, 27 sur 34 étaient des hommes. Des chercheurs en économie, des dirigeants de très grandes entreprises ou encore des hommes politiques. Parmi les sept femmes, des chercheuses et des femmes politiques. Grâce aux lois sur la parité votées en 2000 quelques unes finissent par arriver à des postes assez importants pour participer à un tel sommet. En revanche, au sommet des entreprises, les portes leur sont encore fermées. Après la loi sur les quotas dans les Conseils d’administration, une loi devrait imposer aussi des quotas de femmes dans les exécutifs. (lire : EGALITÉ PROFESSIONNELLE : DIX ANS DE QUOTAS ET DES ANNONCES)
Pour rendre compte de ce sommet, le numéro suivant de Challenges réalisait sa une sur « le monde de demain » avec six prix Nobel d’économie en prenant soin de placer au milieu la seule femme, Esther Duflo. La chercheuse au MIT a reçu le prix des Sciences économiques en 2019 avec deux hommes Abhijit Banerjee, Michael Kremer. Mais dans les pages intérieures, ce sont surtout des hommes qui disent comment mettre « des garde-fous au capitalisme » ainsi que l’a demandé le président de la République, Emmanuel Macron, en ouvrant ce sommet. L’écoféminisme n’était pas de la partie.
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