En attendant le projet de loi visant à limiter le cumul des mandats, l’association Anticor, avec Le Parisien, pointe du doigt les 10 plus grands cumulards.
« Des élus cumulent tranquillement, en plus de leurs mandats, jusqu’à une vingtaine de fonctions parallèles en prétendant avoir le temps de remplir correctement toutes ces fonctions… On ne peut se moquer plus ouvertement des citoyens qui les ont élus. » L’association Anticor pousse un coup de gueule, au lendemain de la déclaration du président de l’Assemblée nationale. Dans un entretien à Libération, le 7 février, Claude Bartolone n’apparaît pas pressé de mettre en œuvre le non-cumul des mandats avant 2017 : « Notre contrat avec les Français sera de l’appliquer en 2017. »
L’association a établi, avec le journal Le Parisien, le classement des 10 plus grands cumulards, avec tous leurs titres. Des hommes (car il ne s’agit que d’hommes) politiques qui collectionnent les mandats électifs – mais aussi des fonctions liées à ces mandats (par exemple, une présidence de société d’économie mixte) qui elles aussi demandent du temps et du travail.
Le numéro 1 de ces cumulards ? Le député-maire de Caen Philippe Duron (PS), qui collectionne 4 mandats et 24 fonctions. S’il n’est plus président du Sénat, Gérard Larcher (UMP) reste sénateur-maire et cumule 3 mandats et 19 fonctions. A la troisième place : le député-maire d’Issy-les-Moulineaux André Santini (UDI), avec 3 mandats et 17 fonctions. Aux quatrième et cinquième place on retrouve les deux sénateurs-maires socialistes les plus opposés à la règle du non-cumul (même s’ils viennent d’assouplir leur position) : François Rebsamen et Gérard Collomb.
A cet empilement des titres s’ajoute le fait que certains de ces surhommes n’ont pas complètement abandonné leur activité professionnelle. Le 10ème de la liste, le maire socialiste de Lanton (Gironde) Christian Gaubert, « trouve encore le temps de recevoir des patients trois matins par semaine dans son cabinet de dentiste », note Le Parisien.
Le journal pointe du doigt d’autres effets pervers du cumul : « Même si les élus ne cumulent pas leurs indemnités en additionnant les mandats, il reste les avantages en nature, comme le logement, la voiture de fonction et les secrétaires, qui parfois doublonnent. Il serait ainsi arrivé que deux chauffeurs attendent devant son domicile le député et président du conseil général UDI de Côte-d’Or, François Sauvadet. »
Le projet de loi sur la limitation du cumul des mandats doit être présenté en Conseil des ministres à la fin du mois de février ou au début du mois de mars.
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