Lors d’un match au Parc des Princes, les membres du collectif Les Dégommeuses ont mené une action pacifique pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles dans le milieu du football. Une « riposte violente » du service d’ordre a suivi.
Ce dimanche 1er octobre, lors de la rencontre de D1 féminine, où les joueuses du PSG affrontaient l’Olympique Lyonnais au Parc des Princes, plusieurs militantes du collectif Les Dégommeuses ont déroulé une banderole : « JENNI, KADI, ON VOUS CROIT » et « #SeAcabó » (trad : « c’est terminé »). L’action fait suite au récent baiser forcé de l’ex-président de la fédération espagnole à la joueuse Jenni Hermoso, mais également aux accusations d’agression sexuelle de Kadidiatou Diani à l’encontre de Didier Ollé-Nicolle, l’ex-entraîneur du PSG. S’en est suivie une tentative d’évacuation musclée par l’équipe de sécurité du club parisien.
Evacuation musclée
Sur des vidéos, publiées sur le compte Instagram du collectif, on voit les agents de sécurité tentant d’évacuer certaines militantes, elles refusent avant d’être sévèrement malmenées. Parmi elles, Alice Coffin. « Hier soir, nous étions avec Les Dégommeuses au Parc des Princes pour PSG-Lyon. Nous avons déployé une banderole en soutien à Jenni Hermoso et Kadidiatou Diani qui ont dénoncé des agressions sexuelles. S’en est suivie une riposte violente de la sécurité du PSG. » écrit la conseillère municipale écologiste de Paris sur Twitter.
Que s’est-il donc passé ? Plusieurs règles s’appliquent lorsque l’on pénètre dans un stade. D’abord, il est interdit de brandir une banderole qui n’a pas été contrôlée et cette banderole ne doit pas concerner des joueurs autres que ceux présents sur la pelouse. Néanmoins, la situation de dimanche a clairement dégénéré. « L’action était pacifique. On a souligné que c’était un message féministe, qui dénonçait des agressions, et que répondre par d’autres agressions était très symbolique » déplore Alice Coffin. « On a déployé la banderole trois minutes en tout et pour tout, on a replié, on a remis le matériel aux agents. Tout ça aurait pu s’arrêter là » ajoute Emily, membre des Dégommeuses, dans une interview accordée à So Foot, deux jours après l’incident.
Ambiance de stade, ambiance masculiniste ?
Cette violente riposte de la part des agents de sécurité du PSG est-elle le reflet de l’ambiance masculiniste qui règne encore dans les stades ? Une semaine avant l’action des Dégommeuses, lors d’un match entre le PSG et l’OM en Ligue 1, des chants homophobes ont été entendus dans les tribunes. Pourtant, sur le moment, aucune intervention des agents de sécurité pour les faire taire. « Le PSG vous êtes manifestement beaucoup plus cool avec des chants homophobes qu’avec les ‘on vous croit’ qu’on a scandés » pointe Alice Coffin. Le club a néanmoins réagi plus (trop ?) tard, en rappelant qu’il « condamne toutes les formes de discrimination, notamment l’homophobie, et tient à rappeler qu’elles n’ont leur place ni dans les stades, ni dans la société ».
La démarche des Dégommeuses a suscité de nombreuses réactions et de nombreux soutiens. Mathilde Viot, juriste, à l’origine du mouvement #MeTooPolitique, a dénoncé des « images insoutenables ». La sociologue du sport Béatrice Barbusse, spécialiste du sexisme dans le sport, a félicité les Dégommeuses et salué leur capacité « à faire sortir les problématiques du sport hors du sport ».
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