
Pétries d’injonctions à la beauté et à la minceur, les Françaises se jugent moins jolies que leurs voisines européennes.
22 % des Françaises se trouvent jolies ou très jolies contre 39 % des Italiennes et 28 % des Espagnoles et des anglaises. C’est l’un des enseignements d’un sondage réalisé par l’Ifop pour le site de régime alimentaire Naturavox auprès d’un échantillon représentatif de 5 000 femmes dans cinq pays d’Europe.
L’Ifop s’est également penché sur la question du surpoids des femmes et indique que « la proportion de Françaises qualifiées d’obèses au regard de leur indice de masse corporelle [a] presque triplé entre 1992 (6,2%) et 2019 (15,3%).» Cette hausse est généralisée et « les Françaises occupent toujours le bas du classement de l’obésité »
L’étude fait le lien entre le surpoids et le sentiment de ne pas être jolie et observe que « l’impression d’être une femme plaisante est particulièrement forte dans les catégories de la population féminine les moins affectées par des problèmes de surpoids, à savoir les jeunes, les femmes ayant un capital social, financier ou culturel supérieur à la moyenne ou encore celles résidant dans les villes centre et les banlieues aisées des agglomérations. »
Donc : les Françaises sont les moins touchées par l’obésité mais elles sont les plus complexées. Non seulement elles se trouvent moins jolies que leurs voisines, mais elles ont aussi tendance à se déprécier par rapport à leur conjoint. La proportion de femmes jugeant leur partenaire plus beau qu’elles est la plus élevée en France : 29%, contre 24 % moyenne dans les pays étudiés, et encore plus élevée chez celles qui ne se jugent pas jolies (57 %).
Est-ce que l’injonction à la beauté ne serait pas plus forte dans les médias et dans le monde de la mode en France qu’ailleurs? Le poids des stéréotypes plus écrasant en France? « C’est dans ce pays où l’idéal féminin et l’idée de minceur sont les plus forts. Nous avons un taux d’exigence supérieur, supporté par l’idéologie mondiale de la Française mince et branchée. En effet, Paris est à la pointe dans l’industrie de la mode et du luxe, ce qui accroît les normes d’esthétiques et de minceur plus qu’ailleurs et donc poussent les Françaises à un plus grand désir de minceur. » explique François Kraus, Directeur du Pôle Politique / Actualité à l’Ifop.
A noter : ce genre de sondage n’est pas fait auprès des hommes. Questionnons la question…