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Les conséquences sociales de la crise restent à venir
Principal constat, plutôt sombre, de l‘INSEE : « La crise économique entraîne une hausse du chômage qui a des conséquences sur les revenus et niveaux de vie des personnes, mais l’ensemble des conséquences sociales de cette crise apparaîtra dans la durée. » Déjà quelques indications partielles : « Le nombre de personnes ayant des découverts bancaires très fréquents ou ayant du mal à boucler leur budget augmente entre le début et le 3e trimestre de l’année 2009. »
Au total, plus de 100 000 emplois auront été supprimés en 2008, en premier lieu dans les secteurs marchands. Le nombre de chômeurs augmente de presque 30 % en un an et demi.
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Les revenus à la hausse, surtout les plus hauts
La hausse des prix et la quasi-stagnation des salaires ont eu un fort impact sur le pouvoir d’achat en 2008. Il n’a gagné que 0,3%, la hausse la plus faible depuis 1996. Toutefois, en 2009, les prix à la consommation se replient.
En 2007 en France, le revenu médian (1) était de 18 170 euros par an, soit 1 510 euros par mois. Une hausse de 2,1% par rapport à 2006.
L’INSEE constate que depuis 2002, l’évolution salariale du secteur privé est plus favorable que celle du secteur public. L’Institut zoome également sur les très haut salaires du secteur privé ; les 1% les plus élevés. Ces 133 000 personnes gagnent en moyenne 215 600 euros par an, et leurs revenus ont fortement augmenté en 10 ans. En 2007 le salaire moyen de ces « très hauts salaires », vaut 8,5 fois le salaire médian, contre 6,6 en 1996. Autre constat : « plus on s’élève dans la hiérarchie salariale, plus la proportion d’hommes s’accroît. ». Les hommes représentent 55 % de l’ensemble des salariés du privé, et 87% de ces très hauts salaires.
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Travailler ne met pas à l’abri de la pauvreté
En considérant le seuil de pauvreté à 60% du revenu médian, soit avec moins de 908 euros par mois, la France compte 8 millions de personnes pauvres. Un nombre en augmentation.
Et, constate l’INSEE, « occuper un emploi ne met pas à l’abri de la pauvreté : 1,9 millions de personnes en emploi vivent en-dessous du seuil de pauvreté. »
Par ailleurs, 2,4 millions d’enfants vivent dans un ménage pauvre.
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Les familles monoparentales sont les plus précaires
« L’exposition à la pauvreté dépend aussi de la configuration familiale. », souligne l’INSEE. « Les familles monoparentales, le plus souvent constituées d’une mère et de ses enfants, sont ainsi les plus touchées par la pauvreté : plus de 1,6 million de personnes vivant dans ces familles sont pauvres en 2007, soit plus de 30 % des personnes vivant au sein d’une famille monoparentale. »
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Les promotions et les changements de métier concernent beaucoup plus souvent les hommes que les femmes
L’INSEE constate que l’activité féminine continue de progresser. Mais « globalement, la polarisation professionnelle reste forte » et les métiers mixtes sont rares. Ainsi, hommes et femmes « s’orientent souvent vers des métiers différents et leurs trajectoires professionnelles ne se déroulent pas de la même façon ». Et ce, au détriment des femmes. Par exemple, « elles deviennent moins souvent ingénieures et cadres par promotion à partir des métiers de techniciens, traditionnellement exercés surtout par des hommes. ». Et globalement, conclut l’INSEE, « les promotions et les changements de métier concernent beaucoup plus souvent les hommes que les femmes. »
(1) S’il se rapproche, en France, du revenu moyen, le revenu médian n’est pas une moyenne : c’est le chiffre qui sépare le pays en deux. La moitié de la population gagne moins que ces 18 170 euros annuels, les revenus de l’autre moitié sont supérieurs.