Des dirigeantes des Etats-Unis, du Canada et d’autres pays s’engagent pour écarter de l’ONU l’Iran, -élu membre de la commission de la femme en 2021 !- Un pays qui mène une répression brutale contre les femmes.
Mercredi 2 novembre, Kamala Harris, la vice résident des Etats Unis, annonçait dans un communiqué : « Les Etats-Unis vont œuvrer avec leurs partenaires pour écarter l’Iran de la Commission des Nations unies dont les membres sont élus pour quatre ans »… « En niant les droits des femmes et en menant une répression si brutale contre son propre peuple, l’Iran a montré qu’il n’avait pas sa place dans cette commission », a-t-elle ajouté.
Lundi, au Canada, la Chambre des communes a adoptait deux motions demandant le retrait de l’Iran de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW). Parmi les personnalités ayant défendu la motion, le journal La presse canadienne ne cite que des femmes : la porte-parole du Bloc québécois en matière de condition féminine, Andréanne Larouche ; la cheffe adjointe des conservateurs, Melissa Lantsman ; la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly ; la vice-première ministre Chrystia Freeland et l’ex-première ministre canadienne Kim Campbell. Ces femmes politiques ont défendu la motion devant leur collègue, ou/et signé des tribunes et des appels.
En avril 2021 l’Iran avait pu intégrer cette commission de l’ONU, grâce au vote de quelques démocraties occidentales (dont possiblement la France). Une situation qui avait été dénoncée sans grand éclat.
Lire L’ÉLECTION DE L’IRAN À LA COMMISSION FEMMES DE L’ONU DÉNONCÉE
Ce qui était déjà une aberration devient encore plus insupportable aujourd’hui et les dirigeantes qui veulent cette exclusion font référence aux récents événements. « Compte tenu de la mort brutale de Masha Amini aux mains du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), de la répression subséquente en Iran des Droits des femmes, des libertés civiles et de la liberté fondamentale, et de la longue histoire de graves violations des droits de la personne et de violence contre les femmes perpétrées par l’État iranien, cette Chambre déclare son soutien au retrait de l’Iran de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies » dit la motion de Melissa Lantsman.
L’ambassadeur d’Iran réagit
Bien sûr une telle exclusion ne rendra pas la liberté aux Iraniennes sur le champ mais au moins les mollahs ne pourront plus se servir de leur appartenance à la commission des femmes comme outil de propagande et de désinformation. D’ailleurs les autorités iraniennes n’ont pas tardé à réagir aux propos de Kamala Harris qualifiant la démarche de « une violation flagrante » de la politique intérieure iranienne, selon l’ambassadeur de Téhéran à l’ONU. « C’est devenu une habitude américaine d’abuser de concepts aussi importants que les droits humains et d’utiliser l’ONU et ses outils pour faire avancer ses objectifs politiques néfastes », aurait déclaré Amir Saïd Iravani.
UN Watch signale que la Nouvelle-Zélande et le Sénat des Pays-Bas ont également déclaré leur soutien à l’expulsion de l’Iran. L’Organisation UN Watch avait été la première à dénoncer l’élection de l’Iran en avril 2021 – révélant qu’au moins quatre démocraties occidentales avaient voté pour l’Iran-. « Il est évident qu’un régime qui persécute et assujettit les femmes n’aurait jamais dû être élu, et nous nous félicitons de cette décision qui annule cette obscénité», a déclaré Hillel Neuer, directeur exécutif de UN Watch. Compte tenu des engagements exprimés, il pense que le vote sera adopté par une majorité écrasante de 70 %.
Faut-il croire que les droits des femmes n’avancent que lorsqu’il y a des femmes au pouvoir ?
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