Pro-européenne, la première femme présidente de cette ex-république soviétique, promet de lutter contre la corruption.
Ancienne économiste à la Banque mondiale, Maia Sandu, 48 ans, a créé la surprise, en remportant l’élection présidentielle Moldave le 15 novembre avec 57,75 % des suffrages. Première femme à accéder à la présidence dans cette ex-république soviétique, économiste de formation, Maia Sandu a travaillé pour la Banque mondiale à Chisinau de 1998 à 2005, puis à Washington de 2010 à 2012. Elle avait également dirigé le ministère de l’Éducation. Avant de devenir brièvement Première ministre.
La nouvelle présidente doit beaucoup son élection à la diaspora moldave. Avec ses 3,5 millions d’habitants, la Moldavie figure parmi les pays les plus petits et les plus pauvres d’Europe. Et une grande partie de sa population est partie à l’étranger pour échapper à la misère. Près de 258 000 Moldaves vivant à l’étranger ont participé au scrutin et plus de 90 % ont voté pour elle.
Si la Moldavie balance depuis des années entre ambitions européennes et rapprochement avec Moscou, avec Maia Sandu, le balancier s’éloigne de la capitale de Russie. Et la présidente a une réputation d’incorruptible. « Aujourd’hui, vous avez le pouvoir de punir ceux qui vous ont volés, qui vous ont réduits à la misère et contraints de quitter votre maison », a-t-elle lancé le soir de son élection selon l’AFP. Elle visait le président sortant. En 2015, La Moldavie a connu un scandale de corruption, un milliard de dollars (environ 15 % du PIB) s’étaient volatilisés des caisses de trois banques nationales.
Maia Sandu traque la corruption. Lorsqu’elle était Ministre de l’Education, elle avait fait installer des caméras dans les centres d’examens du baccalauréat pour mettre fin à l’achat de bonnes notes. Et le montant des pots-de-vin de l’éducation dans son ministère avait diminué de 50 % dès les deux premières années selon Transparency International. Première ministre pendant quelques mois, en 2019, elle voulait réformer la justice mais a été renversée par le parlement avant.
Aujourd’hui, elle veut poursuivre le rapprochement de son pays avec l’Union européenne, ce qui n’est pas du goût du président russe Vladimir Poutine
Maia Sandu a été élu malgré les fausses rumeurs : femme non mariée, elle a été accusée de vouloir s’en prendre aux « valeurs traditionnelles chrétiennes », vouloir fermer les écoles, les mairies, entraver le développement des routes…
Elle devrait être investie le 23 décembre mais se heurtera à une majorité parlementaire du camp opposé jusqu’à de nouvelles élections anticipées.
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