Un Ballon d’or masculin hyper médiatisé. Des équipes féminines de rugby davantage visibles mais en manque de financements. Les écarts entre les sportifs et les sportives persistent.

Ousmane Dembélé a été sacré Ballon d’or en 2025. Difficile de ne pas être au courant. Une pluie d’hommages inonde les réseaux sociaux, L’Équipe lui a réservé une pleine page dans son journal et les publicités Adidas sont affichées partout dans l’espace public depuis la cérémonie de remise de prix le 22 septembre. Mais quid du ballon d’or féminin ? Tout aussi symbolique dans la carrière d’une joueuse, le retentissement médiatique et la campagne de communication ne sont pas les mêmes que pour les hommes.
Sur un pied d’inégalité
Si le Ballon d’or, récompense la plus prestigieuse du football à l’échelle mondiale, est décerné aux hommes depuis 1956, il a fallu attendre 2018 pour que ce prix se décline enfin pour les femmes. Malgré cette avancée, les stéréotypes sexistes persistent. En 2018, la joueuse norvégienne Ada Hegerberg devient la première Ballon d’or du football féminin. Alors qu’elle monte sur scène pour récupérer son trophée, le présentateur ne trouve rien de mieux que de lui demander si elle peut twerker en guise de célébration. Affligeant.
En 2025, c’est la joueuse espagnole Aitana Bonmatí qui a été nommée Ballon d’or. C’est la troisième fois qu’elle remporte ce titre. Chez les hommes, seulement deux joueurs masculins ont remporté trois fois, ou plus, cette récompense : Platini (1983-1984-1985) et Lionel Messi (quatre de suite entre 2009 et 2012). Il faut dire que la joueuse espagnole de 27 ans collectionne les victoires et les performances, aussi bien au sein de son club le FC Barcelone que dans la sélection espagnole. Et l’Espagne met plus de moyens que la France pour soutenir ses équipes féminines de foot.
Lire : L’espagnole Aitana Bonmatí remporte le Ballon d’or 2023
Financer le sport féminin
Idem pour ses équipes féminines de Rugby. « On court après un retard de dix ans », déplore la joueuse de rugby Laura Di Muzio au micro de RMC Sport à la fin du mois d’août 2025, lors d’un match qui opposait les Anglaises aux Françaises. Invitée comme consultante à l’occasion de la Coupe du monde de rugby féminin, qui se déroule en Angleterre depuis le 22 août jusqu’au 27 septembre 2025, l’ancienne joueuse internationale à sept et à quinze ne passe pas par quatre chemin pour critiquer l’état du rugby féminin français.
« Le plus gros problème reste la structuration de nos clubs. En tant que présidente du Stade Villeneuvois, j’aimerais vraiment pouvoir offrir à mes joueuses la possibilité d’être professionnelles, de leur garantir au moins un SMIC… Mais, pour l’instant, nous n’en avons pas les moyens. Il faut que les clubs se structurent, et soient accompagnés par la fédération pour prioriser certains chantiers, comme la création de centres de formation, par exemple. Il faut aussi structurer le championnat et le rendre suffisamment attractif pour attirer des sponsors et générer des retombées financières. Il y a tout un sujet à démêler pour franchir des étapes. », détaille-t-elle.
Si les Anglaises sont les grandes favorites de la compétition, c’est en partie grâce aux moyens financiers investis dès le stade amateur en Angleterre, estime Laura Di Muzio. « Les joueuses britanniques évoluent tous les week-ends à haut niveau, tandis qu’en France, l’Élite 1 commence seulement à se structurer. Ça avance par rapport à avant, mais le retard accumulé se fait sentir : en équipe nationale, nous manquons de rythme et d’intensité pour rivaliser sur la durée. Le développement de notre compétition domestique est donc essentiel, afin que les joueuses soient prêtes, demain, pour le niveau international. Depuis le Covid, les Anglaises ont vraiment accéléré leur structuration et leur professionnalisation. L’écart se creuse… Et nous restons sur une série de 16 défaites consécutives face à elles ».
Le sport devrait être une question de performance. Mais le manque de moyens continuent de pénaliser les sportives et d’entraver leur carrière.
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