L’initiatrice de la campagne ‘Women2Drive’ en Arabie Saoudite s’en prend aujourd’hui plus largement à l’absolutisme du royaume.
Manal Al Sharif ne baisse pas les bras, au contraire. Cette Saoudienne s’est fait connaître en 2011 en prenant la tête d’une campagne pour le droit des femmes à conduire dans son pays. Installée aujourd’hui au Qatar, et de passage en France, elle revient sur cette campagne ‘Women2Drive’ dont le sens va bien au-delà du droit à prendre le volant : il s’agit de « conduire notre propre destin », explique-t-elle à TV5 Monde.
Si le royaume n’a toujours pas accédé à cette revendication, il a en revanche annoncé à l’automne 2011 que les femmes auront le droit de voter aux élections municipales… en 2015. Le roi annonçait également l’entrée prochaine de femmes au sein de la Choura, le conseil consultatif dont lui-même nomme les membres. Mais Manal Al Sharif dit ne pas attendre grand chose de cette ouverture. Ce contre quoi elle combat, explique-t-elle, c’est la dictature des traditions saoudiennes.
GlobalVoicesOnline remarque ainsi que le discours de ‘Women2Drive’ (qui s’inscrit désormais dans une campagne plus globale pour le droit à la dignité, Right2Dignity’) s’est radicalisé à l’encontre même de l’absolutisme du pouvoir saoudien. Invitée au Forum de la Liberté de San Francisco, le 28 septembre dernier, Manal Al Sharif débutait ainsi son discours : « Je viens du royaume des hommes saoudiens… » Et dénonçait cette « monarchie absolue qui exige l’allégeance de ses sujets en professant être les seuls protecteurs de leur foi et de leur bien-être. »