De plus en plus riches, les journées du matrimoine -les 18 et 19 septembre- sortent de l’oubli de grandes artistes. Parce qu’ « on n’est pas que des muses »
« Allons enfantes de la matrie »… cette pièce de théâtre jouée à la Cité audacieuse pendant les « journées du Matrimoine » imagine «l’histoire de la Révolution française si elle avait pu être dirigée par et pour les femmes» et raconte l’Histoire de l’autre moitié du monde. Qui sait par exemple que, en septembre, 1791, Olympe de Gouges rédigeait la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » ?
Pour raconter cette autre histoire encore inconnue, le mouvement prend de l’ampleur chaque année. Depuis 2015, à l’initiative de l’association HF Île-de-France, plusieurs collectifs d’artistes organisent les journées du Matrimoine en écho à celles du Patrimoine qui ne donnent pas de visibilité aux œuvres des femmes. Partout en France, des associations bénévoles feront vivre l’histoire des femmes les 18 et 19 septembre.
HF Île-de-France, propose « des parcours architecturaux, du théâtre, des lectures, des performances, des spectacles – conférences ou musicaux, dans des lieux à Paris comme l’Hôtel de Ville, le Palais de la Femme, la bibliothèque Benoîte Groult, la Cité Audacieuse… mais aussi la maison d’Alphonse Daudet à Draveil ou la Maison Baschet à Gagny ». La figure emblématique des Journées du Matrimoine 2021 sera Charlotte Delbo (1913-1985) écrivaine française, femme de lettres, engagée dans la Résistance intérieure française, qui a vécu la déportation. « D’autres femmes seront mises à l’honneur parmi lesquelles Marguerite Durand, Adrienne Gorska, Benoîte Groult, Catherine Des Roches, Anne Sylvestre… » précise HF Île-de-France.
Pour redonner aux compositrices oubliées « la place qu’elles méritent dans l’histoire », une campagne « Compositrices en tête » sera présentée dans les salons de l’Hôtel de Ville de Paris. Le programme complet de ces deux jours est visible sur le site des journées du Matrimoine qui s’ouvrent officiellement le vendredi 17 septembre, par une soirée à la Cinémathèque française, autour de la réalisatrice Nelly Kaplan.
A Lyon, des balades feront découvrir « les femmes artistes, poétesses, réalisatrices, résistantes ou encore gastronomes qui ont laissé leur empreinte dans la ville de Lyon, sans être pour autant connues du grand public. » A Strasbourg, Osez le Féminisme 67 invite à partir sur les pas des femmes alsaciennes artistes, religieuses, scientifiques, lavandières ou encore enseignantes qui ont marqué leur temps…
Pour annoncer ces journées et faire vivre les paroles d’illustres féministes, le collectif Hero-ïnes95 a réalisé ces collages. D’autres sont à retrouver sur leurs réseaux sociaux.
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60 % des diplômées mais 40 % des professionnelles…
Les organisatrices des journées du Matrimoine rappellent des chiffres éloquents : dans ce milieu, les femmes sont plus diplômées que les hommes : elles représentent 60 % des étudiant.es diplomé.es des écoles d’art. Mais elles ne représentent que 40 % des actif.ves de ces métiers. 17% seulement des sociétaires à la SACEM en 2019 étaient des autrices-compositrices. 20% des œuvres programmées, toutes disciplines confondues, sont créées par des femmes et seulement 1% des opéras programmés sont des œuvres de femmes…
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