Une sortie sexiste de Vincent Cassel, une autre du patron du Medef reprenant une antienne conservatrice, ont enflammé les réseaux sociaux ces derniers jours. Ces hommes font plus de bruit que les féministes dans les médias.
Ils ont le privilège et le pouvoir de s’exprimer dans les grands médias et en quelques mots sapent le combat féministe. « Si les hommes deviennent trop vulnérables et trop féminins, je pense qu’il va y avoir un problème. » a déclaré l’acteur français Vincent Cassel, interviewé par le journal britannique The Guardian. Et ce n’est pas tout ! Vincent Cassel a parlé d’ Andrew Tate, « influenceur, kickboxeur » masculiniste récemement arrêté par la police en Roumanie pour proxénétisme, après avoir provoqué Greta Thunberg
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Mais l’acteur défend ce peu recommandable individu : « Il y a tellement de choses qu’il dit, surtout quand on voit son passé qui semble vraiment difficile. Mais au milieu de cela, je pense qu’il dit des choses qui sont vraiment intéressantes parce qu’il veut défendre la masculinité. C’est presque honteux d’être masculin de nos jours. Il faut être plus féminin, plus vulnérable. »
Et le pompon ! Quand le journaliste lui demande « N’y a-t-il pas un risque que de telles attitudes sombrent dans la misogynie ?», Vincent Cassel part en roue libre : « Je veux dire, j’espère que je ne suis pas misogyne. Je suis entouré de femmes. Du matin au soir, parce que j’ai trois filles, une femme, une ex-femme, une mère », se justifie l’acteur.
Une réponse qui n’est pas sans rappeler une déclaration de Gérard Longuet, ancien ministre de l’Industrie lors de la première action de la Barbe en 2008 : « j’ai une excuse, je suis marié avec une femme, ce qui est encore assez fréquent, j’ai quatre filles et une mère, et quand j’ai un chien, c’est une chienne ».
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L’autre sortie sexiste qui a fait bondir les féministes le week end dernier vient du président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, qui a déclaré sur Europe1 à propos des retraites « si on faisait plus d’enfants en France, on règlerait le problème assez facilement ». Une déclaration qui reprend un argumentaire véhiculé par l’extrême droite et parfois la droite. Outre l’opposition féministe, cet argumentaire se heurte à un autre front écolo. La planète étant déjà trop peuplée, avec le dérèglement climatique, les populations qui devront se déplacer pour survivre pourront repeupler la France.
Quelques jours avant le président du Medef, le député Rassemblement National Sébastien Chenu déclarait à l’Assemblée nationale le 13 février, puis dans les médias : « Moi je préfère qu’on fabrique des travailleurs français plutôt qu’on les importe ». Les réactions féministes qu’avaient déclenchées le député n’ont pas empêché le président du Medef de reprendre l’argument le 19 février.
Après cette OPA sur le ventre des femmes, Geoffroy Roux de Bézieux, va certainement faire des déclarations enflammées le 8 mars prochain à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Mais, en appelant les femmes à faire plus d’enfants, il n’a pas effleuré le sujet des inégalités professionnelles et inégalités de retraites consécutives aux grossesses.
Les féministes ont bien sûr protesté sur les réseaux sociaux contre cette misogynie banalisée mais les misogynes aussi se sont exprimés, approuvant et amplifiant les propos sexistes. Entre des féministes internautes et des dirigeants ou acteurs célèbres ayant table ouverte dans de grands médias, c’est le pot de terre contre le pot de fer.
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