Du harcèlement selon Guillaume Pley aux caquètements de Philippe Le Ray, en passant par le « Violez-la » d’Aldo Naouri, les « casseroles » de Bernard Lacombe ou l’inévitable Eric Zemmour… en toute subjectivité, voici nos « misogynes beaufs » de l’année en France.
Les médiatiques

Guillaume Pley, dans sa vidéo
Place aux jeunes. Guillaume Pley, animateur sur la radio NRJ, a fait le buzz à l’automne avec une vidéo montrant « comment choper une fille ». Ou plutôt, comment appeler séduction ce qui n’est autre que du harcèlement. Les critiques n’ont malheureusement pas pesé lourd face aux millions de vues. Voir : Guillaume, 28 ans, prof de sexisme
La radio RMC n’est jamais en reste en matière de sexisme, et a commencé l’année 2013 en trombe avec une salve de commentaires déplacés sur Nafissatou Diallo. A la manœuvre, ses chroniqueurs Franck Tanguy et Sophie de Menthon. Voir : Sur RMC, le « conte de fée » de Nafissatou Diallo
Il figurait déjà dans notre classement des réacs de l’année 2012 : Eric Zemmour s’est à nouveau distingué en 2013. Le chroniqueur, qui se veut le défenseur de l’homme blanc opprimé, devrait sans doute être classé hors-concours pour l’ensemble de son oeuvre. Parmi ses interventions de l’année écoulée : « Si le pouvoir ne reste pas dans les mains des hommes, il se dilapide. » Voir : Eric Zemmour reprend sa place de sexiste en chef et aussi : La paternité selon Pécresse et Zemmour

Aldo Naouri présentant dans une librairie strasbourgeoise, le 15 octobre 2011. Par Ji-Elle, via Wikimedia Commons
Autre habitué des déclaration à l’emporte-pièce, le pédiatre Aldo Naouri s’est rengorgé d’avoir conseillé à un homme qui se plaignait que sa femme ne fasse plus l’amour : « Violez-la ». Voir : ‘Violez-la’ : la provoc de Naouri ne passe pas. Des propos tenus dans le magazine Elle, et répétés notamment sur France Culture. Au point que le CSA s’en est ému. Voir : Viol selon Naouri : le CSA tape du poing
Les parlementaires
Dès le mois de janvier, pour avoir lancé en séance « C’est qui cette nana ? » à l’adresse de sa consoeur Laurence Rossignol, le sénateur UMP Bruno Sido se voyait décerner par cette dernière la « palme du misogyne beauf ». Voir : Au Sénat, « la palme du misogyne beauf »

Philippe Le Ray
Neuf mois plus tard, le député UMP Philippe Le Ray s’amusait à imiter la poule pendant l’intervention d’une consoeur. Mal lui a a pris : il a écopé d’une sanction financière « compte tenu du caractère sexiste » de son comportement. Voir : Philippe Le Ray, nouveau nominé pour le « prix du beauf misogyne » et aussi : Le sexisme à l’Assemblée coûte 1378 euros
La presse semblait alors découvrir, effarée, un machisme parlementaire qui n’a pourtant rien de nouveau. (Voir aussi : Une femme au perchoir, l’Assemblée s’enflamme et Députés « machos », le dossier s’alourdit). Il est vrai que, cette année en particulier, les débats sur le mariage pour tous ou sur la loi instituant le binôme paritaire aux élections départementales, ont occasionné des dérapages féquents.
Les sportifs

Berbard Lacombe en juin 2012. Par Gind2005, via Wikimedia Commons
C’est l’entraîneur du PSG Laurent Blanc qui s’est distingué en décembre, avec un trait d’humour raté à l’intention d’une journaliste qui l’interrogeait sur la technique. Voir : Laurent Blanc, la tactique et les jolies femmes
Mais il n’arrive pas aux protèges-tibias du dirigeant de l’Olympique Lyonnais Bernard Lacombe qui, sur l’antenne de RMC (encore) renvoyait une auditrice à ses casseroles. Voir : « Je ne discute pas de football avec des femmes »
Côté rugby, l’entraîneur du RC Toulon et ancien secrétaire d’Etat aux Sports Bernard Laporte a comparé à sa manière les aléas des résultats sportifs : « Quand tu baises une laide et qu’un jour tu baises une belle… » Voir : « Comme baiser une laide »… Quand un ancien ministre file la métaphore
Les cinéastes

Jean-Pierre Mocky en décembre 2010. Par philemon94 sur Flickr
Portrait de l’artiste en vieillard libidineux. Quand le cinéaste Jean-Pierre Mocky recherche une collaboratrice, il la veut célibataire « sans enfant ». Voir : Cinéaste, 80 ans, cherche jeune collaboratrice célibataire
Dans le milieu du cinéma toujours, Roman Polanski a profité de sa présence au festival de Cannes pour dire tout le mal qu’il pensait de l’égalité entre les femmes et les hommes. Tandis que François Ozon donnait son avis éclairé sur la prostitution, « un fantasme de beaucoup de femmes ». Voir : Après Ozon, Polanski au festival des beaufs
Nous avons mis ici en avant une brochette de personnalités. Mais il ne s’agit pas d’oublier que le sexisme est aussi, surtout, une œuvre collective.
C’est le cas lorsque plusieurs magazines, comme Terrafemina ou Top Santé, invitent à avaler du sperme, en s’appuyant sur des études controversées, voire inexistantes (Voir : N’avalez pas tout ce qu’on vous dit sur les bienfaits du sperme puis Top Santé prescrit 2 fellations par semaine).
Quand la presse encore, en reprenant une étude, fait passer l’idée que les tâches ménagères sont dévolues aux femmes, et l’initiative du rapport sexuel aux hommes (Voir : Ménage et sexualité : encore un biais sexiste dans la presse).
Ou encore quand le monde du sport ne peut s’empêcher de sexualiser les femmes. Cette année, l’aviron s’est illustrée avec sa campagne de promotion (Voir : L’aviron mise à son tour sur le glamour) ; la Ligue féminine de basket-ball avec ses affiches (Voir : Mets tes baskets et montre tes seins) ; de même que celle de handball pour une autre affiche, sans parler de la volonté de présidents de clubs féminins de handball d’imposer la jupette aux joueuses (Voir : Pas de jupette en vue pour les handballeuses et Nouveau débat sur la jupe dans le sport).
Si vous aviez oublié : 12 réacs made in 2012
