Une première lundi soir au Klimaforum : un chef d’Etat à la tribune. C’est un président militant qui s’est exprimé : Mohamed Nasheed, président des Maldives. Cet archipel de l’Océan indien est l’un des pays les plus menacés par le réchauffement climatique, devant faire face à l’acidification des océans et à la montée des eaux. Mohamed Nashhed a appelé les citoyens à poursuivre leurs mouvements de protestation, pour pousser les politiciens à l’action ; et à poursuivre ces mouvements après Copenhague.
Il y a 4 ans, les Maldives étaient une dictature et Mohamed Nasheed était en prison en raison de son combat pour la démocratie. Mais sa lutte a payé : l’an dernier, il a été élu à la tête de son pays. S’appuyant sur ce récit personnel, il a affirmé à la tribune son espoir dans l’issue d’une autre lutte : celle contre le réchauffement climatique. Ce paradis pour touristes aux plages de sable blanc est déjà aux prises avec la hausse du niveau de la mer. Les pêcheurs et les plongeurs constatent les ravages de l’acidification des océans, sur les coraux et l’ensemble du milieu marin.
Mohamed Rasheed soutient la campagne 350.org, pour que la concentration de carbone dans l’atmosphère retombe à 350 ppm (parties par million), seul taux réellement efficace pour éviter une hausse dommageable des températures. On en est actuellement à 390, et sans un accord ambitieux sur le climat cette concentration risque de s’élever bien plus haut. Mais le président « refuse d’abandonner l’espoir ».
Symboliquement, il avait tenu en octobre un conseil des ministres sous-marin. Au-delà des symboles, les Maldives se sont engagées, cette année, à devenir un pays neutre en carbone. Et entendent ainsi être un exemple pour « les pays plus grands et plus riches ». Mais Mohamed Rasheed veut aussi que les peuples donnent de la voix, continuent à protester pour montrer la voie aux politiciens, car ceux-ci « n’agiront que si leurs électeurs agissent d’abord ».