Lors des débats sur la loi sur l’accès au logement défendue par la ministre Cécile Duflot le 15 janvier dernier, Le Lab a repéré une nouvelle séquence de résistance à la féminisation de l’Assemblée nationale : le député UMP Julien Aubert ne s’adressait qu’à « Madame le président », en l’occurrence la députée socialiste Sandrine Mazetier, qui présidait la séance.
« Madame la présidente », corrigeait alors l’intéressée. Et le député Julien Aubert, qui fut l’un des marathonien de l’opposition au « mariage pour tous », de poursuivre comme si de rien n’était, appelant également Cécile Duflot « Madame le ministre ».
Et Sandrine Mazetier, de clore les échanges : « Monsieur la députée, vous étiez la dernière oratrice inscrite, donc la discussion générale est close ».
Ce n’est pas la première fois que les élues recourent à ce genre de répartie (voir « Monsieur la député » Accoyer).
Rappelons que depuis 1998, une circulaire de Lionel Jospin préconise le féminin « pour les noms de métier, fonction, grade ou de titre », même si l’Académie française, peu encline à ce genre de progrès, est debout sur les freins face à la féminisation (voir ci-dessous).
Sandrine Mazetier appelle Julien Aubert… par LeLab_E1
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Dominique Bona, MA cher confrère
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« Monsieur la député » Accoyer
8 commentaires
En effet, la féminisation n’est toujours pas automatique. Je remarque qu’à la télé, en particulier aux JT, il y a de quoi se casser la tête. D’un côté, on lit souvent « l’auteure » ou « l’écrivaine », d’un autre côté des professions féminisées autrefois telles que « la chercheuse », « travailleuse sociale » redeviennent masculines: « la chercheur », « la travailleur social ». De +, sur les plaques professionnelles, rien n’a changé. Marie Dupont – Infirmière libérale (profession presque toujours représentée par des femmes), mais Marie Dupont – Avocat. Comme pour les pharmaciennes, malgré que dans la langue courante on le dise. Ces métiers n’étaient pas accessibles aux femmes jusqu’aux début du XXème siècle si je ne me trompe, la société changé depuis.
Quelle répartie amusante et ironique ! bravo à cette députée..
C’est peut-être SON secrétaire qui a mal tapé l’article!
Si de nombreuses écrivaines rechignent à employer le féminin (et j’en ai fait partie), c’est qu’elles ont le sentiment d’être en dehors de la lignée des Hugo, Vallès, Michaux, Baudelaire, Faulkner … la lignée des écrivains ! Depuis j’ai trouvé la solution. Chaque matin devant l’écran, je me répète : Simone de Beauvoir : écrivaine ! Clarisse Lispector : écrivaine ! Virginia Woolf : écrivaine ! Marguerite Duras : écrivaine ! Annie Ernaux : écrivaine ! Doris Lessing : écrivaine ! Marina Tsvétaïeva : écrivaine ! Elfriede Jelinek : écrivaine ! Madame de la Fayette : écrivaine ! Simone Weil : écrivaine ! Hannah Arendt … A chacun d’enrichir la liste, sa liste. Au bout d’un moment l’oreille s’habitue sans que cela paresse étrange et surtout pas vain !
http://www.latracebleue.net/index.php
Intelligent, ferma sans être agressif, miroir du comportement du macho de service, j’adore.
Sur ma plaque de Psychologue, j’ai ajouté Docteure en Psychologie. En 8 ans d’exercice une seule personne m’a dit que « j’avais fait une faute » 🙂
Belle repartie de Madame la presidente….. et de Madame la ministre !! J’adore.
Merci à vous, Sandrine Mazetier, et à toutes et tous les autres de ne pas céder.
huguette