C’est une première dans l’Histoire du pays et du monde arabe : une femme, Najla Bouden, nommée Première ministre, va former un nouveau gouvernement en Tunisie.
« C’est un honneur pour la Tunisie et un hommage à la femme tunisienne. » et c’est « historique » : le communiqué de la présidence de Tunisie insiste lourdement sur l’exploit en annonçant que Najla Bouden a été « chargée de former un gouvernement dans les plus brefs délais ». C’est en effet, pour la première fois, une femme qui a été nommée à la tête du gouvernement en Tunisie. Et c’est une premère aussi pour le monde arabe.
Qui est-elle ? Née en 1958, scientifique de formation Najla Bouden était directrice générale d’un projet de réforme de l’enseignement supérieur. Auparavant, cette docteure en géologie était professeure de l’enseignement supérieur et avait été directrice générale et cheffe de l’Unité de Gestion d’un projet d’insertion des étudiants. Bien sûr, le côté « historique » de la nomination est nuancé par les circonstances : la Tunisie a connu un séisme politique le 25 juillet dernier quand le président Kaïs Saïed a limogé son Premier ministre, gelé le Parlement et s’est arrogé des pouvoirs exceptionnels. Il avait alors annoncé qu’il gouvernerait lui-même avec l’aide d’un nouveau Premier ministre. C’est donc « une » Première ministre qui va travailler sous son autorité.
Le président est aussi critiqué pour avoir exprimé son opposition à une loi d’égalité hommes – femmes dans l’héritage pendant la campagne électorale de 2019, mais il semble désormais vouloir faire de la question des droits des femmes un axe de communication fort. Sur la vidéo annonçant la nomination de Najla Bouden il montre en fond d’écran une visite qu’il a faite lors de « la journée de la femme »
Il se met dans les pas de Habib Bourguiba, qui, en 1956, avait aménagé un code de statut personnel interdisant la polygamie et la répudiation et autorisant le divorce. Pour Bourguiba, les droits des femmes étaient aussi une sorte d’œillet à la boutonnière mais au final, la Tunisie est considérée comme le pays du Maghreb le plus progressiste sur ces questions.
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