La conscription va devenir obligatoire pour les femmes. La Norvège devient ainsi le seul pays d’Europe dans ce cas. Les citoyens ont les mêmes droits et devoirs, quel que soit leur sexe, justifie la ministre de la Défense.
Le Parlement norvégien a adopté vendredi 13 juin, à la quasi-unanimité, une proposition du gouvernement de centre-gauche qui rend la conscription obligatoire pour les femmes comme pour les hommes. La mesure devrait entrer en vigueur en 2015.
La Norvège souligne qu’elle devient ainsi le seul pays d’Europe, et de l’OTAN, où la conscription est sexuellement neutre. Ajoutons toutefois une nuance : rares sont les pays européens où le service militaire est encore obligatoire. Ailleurs dans le monde une poignée de pays, comme Israël, obligent les femmes à passer sous les drapeaux.
Pays pionnier
La Norvège était, en 2003, le premier pays à introduire des quotas pour féminiser les conseils d’administration des entreprises. Une politique adoptée quelques années plus tard par la France puis d ‘autres pays européens. La Norvège compte aujourd’hui 35% de femmes dans les CA. Mais l’égalité y reste un combat. Elles ne sont encore que 18% dans les comités exécutifs et on ne compte toujours aucune femme à la tête d’une grande entreprise.
Pas se limiter à une moitié de la population
Cette mesure est importante pour deux raisons, explique la ministre de la Défense, Anne-Grete Strøm-Erichsen. D’une part, une conscription masculine « est déconnectée du reste de la société » : les citoyens ont les mêmes droits et devoirs, quel que soir leur sexe. D’autre part, nous avons besoin de recruter les meilleurs, et nous ne pouvons donc pas nous limiter à une moitié de la population, argue la ministre.
Les Norvégiennes peuvent déjà, depuis 1976, effectuer leur service militaire sur une base volontaire ; elles représentent aujourd’hui 9 % des conscrits. Le ministère s’est fixé pour objectif de compter 20 % de femmes dans les rangs de l’armée d’ici à 2020.
A noter que, malgré son caractère obligatoire, le service militaire n’enrôle pas tous les Norvégiens, loin de là. Il concerne moins de 10 000 jeunes, alors qu’ils et elles sont 60 000 dans la classe d’âge concernée.
Photo : La ministre de la Défense Anne-Grete Strøm-Erichsen (par Torgeir Haugaard, Norwegian Defence Media Centre)