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John Key, Premier ministre de Nouvelle-Zélande © Crown Copyright
Le Premier ministre néo-zélandais annonce une refonte de la loi pour mieux intervenir contre les auteurs de violences domestiques et mieux prendre en charge les victimes.
Dans un pays où « le taux de violences familiales est inacceptable », il faut apporter des réponses « plus rapides et plus efficaces ». C’est pourquoi le Premier ministre néo-zélandais John Key a annoncé mardi 13 septembre une révision majeure des dispositions législatives, autant qu’une « refonte du système de prévention » contre les violences domestiques
Pas moins de 50 amendements seront apportés à l’actuelle législation adoptée en 1995. Ils viseront à donner « la priorité à la sécurité des victimes », et à « intervenir plus tôt et plus efficacement », selon le Premier ministre. « Nous devons mieux identifier les comportements dangereux qui peuvent conduire à des violences plus graves ».
De nouvelles incriminations seront crées, comme la « strangulation non-létale », l’agression contre un membre de sa famille, et les mariages forcés. Les peines seront renforcées pour les personnes ayant commis des crimes alors qu’elles étaient sous ordonnance de protection. La loi rendra également plus facile la délivrance d’ordonnances de protection, et permettra à un tiers de porter plainte pour une victime.
Le gouvernement prévoit également le signalement sur les casiers judiciaires de tous les actes des auteurs de violences domestiques « pour s’assurer que les tribunaux et la police sachent quand ils ont affaire à des personnes ayant des antécédents ».
Plus de 2 000 agressions évitées par an
Ces modifications sont issues d’un travail de deux ans mené par la ministre de la Justice Amy Adams. Elles devraient être examinées au Parlement à partir du début de l’année 2017. Leur coût est estimé à 130 millions de dollars néo-zélandais (85 millions d’euros), a précisé le Premier ministre dans un discours. Selon John Key, le renforcement des ordonnances de protection pourrait éviter 1 200 agressions chaque année, et l’alourdissement des peines en éviter 1 100 supplémentaires.
Selon le Premier ministre, la police de Nouvelle-Zélande doit répondre chaque année à 110 000 signalements concernant des violences familiales. Les enfants sont présents dans deux tiers des cas. Et les enfants confrontés à ces situations ont trois fois plus de risques d’être violents par la suite, a souligné John Key,
L’annonce a été très favorablement accueillie par les association de défense des droits des femmes dans le pays. Women’s Refuge salue ainsi « un grand pas dans la bonne direction ». Selon une étude de 2004 citée par l’association, entre 33% et 39% des femmes en Nouvelle-Zélande ont subi au cours de leur vie une forme de violence physique ou sexuelle de la part d’un partenaire.