Marisol Touraine annonce le lancement d’une plate-forme téléphonique pour renforcer l’information des femmes et leur autonomie. Le numéro, 0800 08 11 11, s’accompagne d’une campagne d’information.
« Mon corps m’appartient », « C’est ma vie, je choisis », « IVG c’est mon droit ». Les slogans de la nouvelle campagne du ministère des Affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sont ouvertement volontaristes. Et c’est « en tant que ministre des Droits des femmes, mais aussi en tant que femme et féministe », que Marisol Touraine s’est dite déterminée « à promouvoir ce droit ».
Cette campagne est lancée lundi 28 septembre, journée mondiale pour le droit à l’avortement, en même temps qu’un numéro d’appel anonyme et gratuit, « Sexualités, contraception, IVG », le 0800 08 11 11 (le lundi 9h-22h, du mardi au samedi 9h-20h). Une plate-forme gérée par le Planning familial, pour renforcer l’accès des femmes à l’interruption volontaire de grossesse – mais aussi à la contraception – par des informations personnalisées et non culpabilisantes. « Un outil indispensable pour réduire les inégalités et les difficultés d’accès à l’information », estime le Planning familial.
« Le temps de la pression, de la menace et de l’intimidation est révolu »
Ce numéro prend la suite de plate-formes téléphoniques régionales, inégalement réparties sur le territoire ; les répondant.e.s du Planning pourront orienter les femmes grâce à leur connaissance des structures de terrain. Il complète le site www.ivg.gouv.fr, qui vient d’être refondu et enrichi. Ce site a été mis en ligne il y a 2 ans pour contrer la présence envahissante des sites anti-avortement dans les moteurs de recherche.« Le temps de la pression, de la menace et de l’intimidation est révolu. Chaque femme dispose de son corps librement et doit le savoir », a lancé Marisol Touraine.
Cette annonce s’inscrit dans un programme national d’action, présenté en tout début d’année, qui comprend le remboursement à 100 % des IVG (et de l’ensemble du parcours), la suppression de la notion de détresse, la revalorisation de l’acte dans les établissements de santé, et le renforcement du délit d’entrave, déjà actés.
L’abrogation du délai de réflexion de 7 jours (voté à l’Assemblée et au Sénat mais toujours contesté par des sénateurs Les Républicains), la possibilité pour les sages-femmes de réaliser des IVG médicamenteuses et pour les centres de santé de pratiquer des IVG instrumentales, sont inscrites dans un projet de loi, qui n’a pas encore achevé son parcours législatif.
Message à porter
Un sondage Ifop, commandé par le ministère, indique que 88% des Français considèrent le droit à disposer de son corps comme fondamental, mais que les idées reçues perdurent : 44% pensent à tort qu’on ne peut avorter qu’à l’hôpital, un tiers qu’une mineure doit avoir une autorisation parentale. La baisse du nombre de centres d’orthogénie (on vous en parlait ici) n’est pas la seule entrave à l’accès à l’IVG. Le manque d’informations lisibles, immédiatement accessibles et neutres est responsable de retards dans la prise en charge, point crucial compte tenu des délais légaux.
Réaffirmer l’autonomie et la liberté de choix des femmes n’a rien d’obsolète. La campagne se déclinera dans les semaines qui viennent dans la presse. Et la ministre souhaite qu’elle devienne virale sur les réseaux sociaux, par le biais de décalcomanies qui permettent de se tatouer temporairement sur la peau les slogans, avant d’en envoyer la photo sur les réseaux sociaux, #IVGcestmondroit. Le hashtag faisait partie des principales tendances sur Twitter lundi 28 septembre. En espérant qu’il persiste au-delà de la mobilisation pour la journée mondiale de l’avortement.
Pour en savoir plus, consultez notre dossier IVG.
Le making-of de la campagne « Mon corps, mon choix, mon droit » – #IVGCESTMONDROIT :
