Une tribune de militantes féministes soutient fermement l’indispensable Planning familial tout en exprimant des « désaccords », suite à des polémiques sur le transgenrisme. Elle appelle à sortir d’une « logique de positions manichéennes ».
« Soutenir le Planning familial n’exige pas que l’on s’abstienne de toute critique » prévient le titre de la tribune publiée dans le Monde et signée par des féministes comme l’autrice Martine Storti et la sénatrice Laurence Rossignol.
Ces féministes soutiennent cette institution que bien des conservateurs veulent voir disparaître en utilisant des prétextes fallacieux. Récemment, le Planning familial de Bordeaux et quelques autres ont été l’objet d’attaques par des groupes d’extrême droite.
Ces derniers mois, rappellent-elles, un « un collectif d’intellectuels et de médecins » a appelé à couper les financements publics du Planning familial en déroulant un gloubi-boulga d’arguments n’ayant souvent rien à voir les uns avec les autres, mais opérant des raccourcis de pensée vers le rejet du Planning et de tout ce qu’il représente. Rappelons que couper les financements du Planning familial est une idée fixe de l’extrême droite. (Voir plus bas). Cette dernière polémique était née avec une affiche du Planning montrant un « homme enceint ».
Quelques semaines plus tard, le 20 mai, un collectif prenait la défense du Planning. La tribune publiée le 8 juin le soutient aussi et exprime des désaccords : « Nous estimons, nous aussi, que le Planning doit évidemment recevoir des financements publics, car il fait, aujourd’hui comme hier, un formidable travail d’information, d’aide, de lutte contre les discriminations, essentiel pour l’émancipation de jeunes filles et de femmes.
Nous soutenons donc le Planning familial.
Et nous le soutenons malgré des désaccords, par-delà des désaccords. Car soutenir n’exige pas que l’on taise toute réserve, que l’on s’abstienne de toute critique. »
On peut ainsi être tout à fait favorable à l’accueil des personnes transgenres et à la lutte contre les discriminations dont elles sont victimes et, en même temps, oser dire que « la visibilité des trans » n’exige pas l’usage d’expressions telles que « personne à utérus » ou « homme enceint », pour ne citer que ces exemples. Et estimer aussi que l’énoncé de cette critique n’autorise personne à nous qualifier de « transphobes » ou d’« extrême droite ».
Les signataires de cette tribune appellent à sortir de « Cette logique de positions manichéennes, de dogmatismes concurrents qui s’alimentent réciproquement, étouffe la démocratie, car il ne s’agit plus alors d’exprimer des désaccords mais de disqualifier toute pensée différente, ni de débattre mais d’acquiescer à des sommations. »
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