
Nadia Murad et Lamiya Aji Bashar. Dessin d’Ali Ferzat, lauréat 2011 du prix Sakharov.
Nadia Murad et Lamiya Aji Bashar, Yézidies d’Irak, ont survécu à l’esclavage sexuel de Daech et se font aujourd’hui les porte-paroles des femmes victimes des violences sexuelles.
L’une est déjà connue, l’autre moins. Mais toutes deux ont vécu les mêmes terribles expériences et mènent le même combat pour les droits humains. Nadia Murad et Lamiya Aji Bashar, deux jeunes Yézidies rescapées de Daech, sont les lauréates 2016 du prix Sakharov pour la liberté de l’esprit, décerné jeudi 27 octobre par le Parlement européen. Elles recevront leur prix lors d’une cérémonie le 14 décembre à Strasbourg.
Les deux jeunes femmes ont « survécu à l’esclavage sexuel auquel les avait soumises l’État islamique [Daech] et sont devenues les porte-paroles des femmes victimes des violences sexuelles de cette organisation terroriste », rappelle le Parlement européen. « Elles sont des porte-étendards de la communauté yézidie en Irak. » Cette minorité religieuse cible d’un génocide perpétré par les combattants de Daech.
Ambassadrice des Nations Unies
Nadia Murad et Lamiya Aji Bashar ont été enlevées par Daech en 2014 dans leur village natal Kocho au Sinjar, dans le nord de l’Irak. Maintenues en esclavage, torturées et violées, elle ont fini par échapper à leurs tortionnaires.
Nadia Murad s’était fait remarquer en décembre 2015, à la tribune de l’ONU, en alertant la communauté internationale sur le sort de la population yézidie, en particulier l’esclavage sexuel et la traite auxquels sont soumis les milliers de femmes et d’enfants capturés par Daech. Le 10 octobre dernier, elle recevait le 4ème « Prix des droits de l’Homme Václav Havel », décerné par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
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En septembre 2016, Nadia Murad était nommée première ambassadrice de bonne volonté des Nations Unies pour la dignité des survivants de la traite des êtres humains. Par ailleurs, avec le soutien de l’avocate Amal Alamuddin Clooney, elle se bat pour traduire devant la justice internationale Daech et les groupes qui commettent ces atrocités.
Lamiya Aji Bashar, moins médiatisée, a été grièvement blessée et a presque perdu la vue dans l’explosion d’une mine antipersonnel, lors de sa fuite. Réfugiée en Allemagne, elle se mobilise elle aussi « en faisant connaître la situation de la communauté yézidie et continue d’aider les femmes et les enfants qui ont été victimes d’esclavage et d’atrocités aux mains de l’EI », souligne le Parlement européen.
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