Le quotidien sportif rebondit sur l’actualité judiciaire en retraçant le parcours sportif héroïque de Yannick Agnel. Bronca sur les réseaux sociaux.
« Pas d’honneur pour les violeurs » s’époumonnent les féministes chaque fois qu’un homme connu, ayant commis des agressions sexuelles, reçoit des honneurs. Et le message n’est toujours pas entendu, par l’Equipe notamment.
A l’occasion de la mise en examen pour viol sur mineure du nageur Yannick Agnel, le quotidien sportif annonce sur les réseaux sociaux qu’il consacre au médaillé olympique un long portrait laudatif, déconnecté de toute actualité sportive.
Le nageur a reconnu « la matérialité des faits » que lui reproche la justice mais il se défend en niant « la contrainte » . Yannick Agnel, avait 23 ans et la plaignante 13 ans au moment des faits en 2016. Pour une enfant, la contrainte et l’absence de consentement sont présumées. La loi d’avril 2021 instaure un seuil automatique de non-consentement à 15 ans, mais, les faits ayant eu lieu avant cette loi, c’est une règle antérieure qui s’appliquera. Une règle qui présumait déjà le non consentement en cas d’écarts d’âges importants.
Qu’importe, le quotidien profite de l’occasion pour retracer le parcours héroïque du sportif de haut niveau… Il titre sur « un nageur à part durant sa carrière sportive » et rappelle que « le double champion olympique, s’est distingué par des résultats exceptionnels et une personnalité singulière. » Et ressort une photo du champion, l’air soucieux, comme persécuté.
Ayant posté l’article sur twitter, l’Equipe se trouve sous une pluie de critiques. Certains ironisent, à la manière de Blanche Gardin, l’humoriste qui s’exaspérait d’entendre parler de « séparer l’homme de l’artiste » à propos de Polanski. Elle comparait : pour un boulanger violeur, on se contenterait de dire qu’il fait du bon pain ?
D’autres ressortent un article du même quotidien qui se montre autrement plus sévère avec une sportive qui n’avait rien à se reprocher. Aminata Diallo, 26 ans , footballeuse, milieu de terrain du PSG, avait été placée en garde à vue et entendue avant de sortir libre, dans le cadre de l’agression ayant visé une de ses coéquipières. L’équipe évoquait à ce moment-là le « parcours chaotique » de la joueuse et son « fort caractère »…
Le mot dièse #boycottlequipe a même été lancé sur les réseaux sociaux