La « révolution du volant » initiée en 2011 a fini par triompher. En 2018, les Saoudiennes pourront conduire. Prochaine étape, la fin de la tutelle masculine ?
Enfin. Les Saoudiennes vont pouvoir prendre le volant. Le roi Salman d’Arabie saoudite a signé, mardi 26 septembre, un décret autorisant les femmes à conduire. Selon l’agence de presse officielle SPA, ce décret précise qu’une commission interministérielle devra rendre un avis sur les modalités de cette autorisation, en particulier sur les conditions de délivrance du permis de conduire, qui entrera en vigueur avant fin juin 2018.
L’Arabie Saoudite est le dernier pays au monde qui empêche les femmes de conduire une voiture. Cette décision est une petite surprise, puisqu’au printemps 2016, encore, le vice-prince héritier déclarait que « le fait que les femmes conduisent un véhicule est une question qui se rapporte à la communauté toute entière. C’est elle qui doit décider si elle accepte cela ou non. » Et il douchait tout espoir : « À ce jour, la société n’est pas convaincue. »
Si le royaume rigoriste ouvre enfin la portière, c’est sans doute pour des raisons économiques. Mais c’est aussi grâce à la mobilisation sans faille, depuis plus de six ans, de Saoudiennes qui ont défié le régime en prenant le volant, sous le mot d’ordre #Women2Drive, et pour certaines passé des semaines en prison.
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« L’Arabie Saoudite ne sera plus jamais la même. C’est par une simple goutte que commence la pluie », se réjouit l’une des militantes les plus emblématiques de la campagne #Women2Drive, Manal al-Sharif.
https://twitter.com/manal_alsharif/status/912769533911240704
Mais, rappelle Manal al-Sharif, un autre combat est en cours pour les droits effectifs des Saoudiennes : #IamMyOwnGuardian, « Je suis mon propre gardien ».
https://twitter.com/manal_alsharif/status/912762197838721024
Dans le royaume, les femmes ont en effet l’obligation d’être sous la tutelle d’un « gardien mâle » pour, entre autres, voyager hors des frontières, ouvrir un compte en banque et parfois travailler.
Ce « système de tutelle masculine en vigueur dans ce pays du Golfe reste l’obstacle le plus considérable à la réalisation des droits de ses citoyennes », dénonçait encore l’ONG Human Rights Watch en juillet 2016.
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