La journaliste de la chaîne Al-Jazeera, a été tuée par balle lors d’un reportage dans un camp de réfugiés. Une polémique éclate avant les hommages
Shireen Abu Akleh, grande journaliste de la chaîne de télévision Al-Jazeera, a été tuée mercredi 11 mai, par balle, alors qu’elle couvrait des affrontements en Cisjordanie dans un camp de Jénine. Elle portait un casque et un gilet pare-balles sur lequel était inscrit le mot « presse » et a reçu une balle dans le visage.
Avant les hommages à cette grande reporter, une polémique a éclaté. Les journalistes présents sur place ont indiqué que l’armée israélienne était à l’origine de ces tirs mortels. Et la porte-parole du ministère des Affaires étrangères et vice-ministre, Lolwah al-Khate a immédiatement dénoncé sur Twitter un « terrorisme d’État israélien ». Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a de son côté affirmé : « Il semble probable que des Palestiniens armés soient responsables de la mort malheureuse de la journaliste ». Certains, comme le Jerusalem Post veulent considérer que la version palestinienne serait de la propagande pour que la mort de la journaliste devienne prétexte à des attaques terroristes contre Israël, a observé RFI.
Les responsables militaires israéliens ont proposé de mener une enquête conjointe avec les autorités palestiniennes. Le Haut-Commissariat des Nations unies (ONU) aux droits de l’homme, les États-Unis, la France et l’Union européenne ont appelé à une enquête « transparente » et « indépendante » pour clarifier au plus vite les circonstances du décès de Shirin Abu Akleh.
Shirin Abu Akleh était une journaliste très connue pour ses reportages sur le conflit israélo-palestinien, nombre de palestiniens disent avoir grandi avec elle.
Née en 1971 dans une famille chrétienne de Jérusalem-Est occupé, elle détenait également la citoyenneté américaine. Cette reporter palestinienne, avait étudié le journalisme à l’université de Yarmouk, en Jordanie puis cofondé la radio Voix de Palestine basée à Ramallah. Elle avait rejoint en 1997 Al-Jazeera, un an après le lancement de la chaîne dont elle est devenue une des reporters les plus connues.
Elle « était l’une des premières femmes arabes à être correspondante de guerre à la fin des années 1990, lorsque le rôle traditionnel des femmes à la télévision était de présenter (les informations) dans un studio », a souligné sur Twitter Dima Khatib, une autre journaliste d’Al-Jazira.
Mercredi soir, des Palestiniens ont déposé des gerbes de fleurs au passage du véhicule transportant sa dépouille en Cisjordanie.