Les listes de personnalités sportives proposées par différents médias au vote du public sont masculines à 80%. Reflet de la faible place médiatique accordée au sport féminin.
Avec le mois de décembre apparaissent les scrutins pour désigner le « sportif de l’année », et les sportives restent au second plan. Il est certes difficile de rivaliser avec le perchiste Renaud Lavillenie, auteur du record du monde, et le judoka Teddy Riner, champion du monde pour la 7ème fois. Mais dans les listes proposées par les médias aux votes du public, le constat est sans appel : les hommes se taillent la part du lion.
3 sur 15, 6 sur 21, 1 sur 5
Pour Radio-France, 15 personnalités (ou équipes) sont proposées aux votes des auditeurs. Et on compte seulement trois femmes dans cette liste. Clarisse Abegnenou, Eloyse Lesueur et Pauline Ferrand-Prévot, respectivement championnes du monde de judo, de saut en longueur et de cyclisme sur route. Deux ans plus tôt, elles étaient pourtant 6 sur 15, et c’est la basketteuse Céline Dumerc, qui étaient sacrée.
C’est un peu mieux pour les RMC Sport Awards, une élection du sportif de l’année proposée en commun par RMC, Le Parisien et BFMTV, mais on est encore loin de la parité, avec 6 femmes sur 21. Et sur le visuel elles se retrouvent au second plan, et en moindre nombre : 3 sur 13.

Pauline Ferrand-Prévot, première française à remporter un titre mondial de cyclisme sur route depuis Jeannie Longo, est la seule sportive à faire l’unanimité des médias. Elle est en effet la seule femme parmi les 5 sportifs proposés au vote du public pour le trophée 2014 du « Champion des champions » du journal L’Equipe.
Le décret sur la diffusion du sport féminin attend depuis deux ans
Les femmes sous-représentées dans ces listes ? Pas étonnant quand on sait que le sport féminin ne représente qu’environ 10% des retransmissions sportives à la télévision (13%, voire 7% selon les études). L’invisibilité entraine l’invisibilité. Pas de place dans les médias, pas de sponsors. Un-e sportif-ve sans sponsor a plus de mal à s’entrainer donc il-elle est moins performant-e, donc moins visible…
Il y a maintenant deux ans, le gouvernement annonçait la révision du décret « Télévision sans frontières », un texte de 2004 qui fixe la liste des 27 événements sportifs majeurs retransmis sur des chaînes gratuites à la télévision, pour y renforcer la place obligatoire des événements féminins. Actuellement, 18 sont masculins, 5 mixtes, et 5 féminins. Mais deux ans après, rien de nouveau à l’horizon. Cette révision du décret ne figure pas à l’ordre du jour, admet le ministère des Droits des femmes. En attendant, on se contentera le 24 janvier prochain de la deuxième édition des « 24 heures du sport féminin ».
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