Le Sénat de l’État a finalement voté la loi restrictive que Wendy Davis était parvenue à bloquer fin juin. Plus de la moitié des États disposent aujourd’hui de lois visant à limiter l’accès à l’IVG.
Le marathon oratoire de Wendy Davis, le 25 juin, n’aura permis qu’un sursis. Le Sénat du Texas a adopté, vendredi 12 juillet, une loi qui restreint radicalement l’accès à l’IVG dans cet État. La tension était encore palpable autour du vote. Des centaines de défenseurs du droit à l’avortement ont fait entendre leur colère.
Le texte de loi prévoit d’interdire l’IVG après 20 semaines de grossesse et fixe des normes plus strictes pour les établissements pratiquant l’avortement. Ce qui reviendrait à devoir fermer une grande majorité des 42 centres que compte cet état de 26 millions d’habitants.
La loi est passée, et avec elle a été fait « le dernier pas de notre effort historique pour protéger la vie », s’est réjoui le Gouverneur de l’État, le républicain Rick Perry.
Au contraire, « le combat pour l’avenir du Texas ne fait que commencer », assure Wendy Davis. Les démocrates entendent contester la loi en justice. Et assurent que la question des droits des femmes pèsera dans l’élection du gouverneur de l’État en 2014.
« Stratagème cynique »
Si la loi adoptée au Texas est l’une des plus restrictives à ce jour aux États-Unis, elle n’est aussi qu’un élément d’une longue liste. Désormais, 27 États, soit plus de la moitié du pays, disposent de lois du même acabit, renforçant les contraintes administratives pour les établissements, dans le but de restreindre les possibilités d’accès à l’IVG. Dans les six premiers mois de l’année 2013, une quarantaine de mesures restrictives ont été adoptées à travers les États-Unis.
Le Guttmacher Institute, centre de recherches sur le droit à l’avortement, considère ces « réglementations ciblées » comme « un stratagème cynique pour rendre l’avortement moins accessible ».
Début juillet en Caroline du Nord, un amendement ajouté au dernier moment a, comme au Texas, drastiquement renforcé les normes auxquelles doivent se soumettre les centres IVG. Quelques jours plus tôt, le gouverneur de l’Ohio signait un budget réduisant non seulement les fonds du planning familial, mais obligeant également les médecins à montrer aux femmes l’échographie et à la leur décrire si elles refusent.