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Pour ranger le harcèlement de rue au musée, la ville de Lausanne a conçu une vidéo drôle et pédagogique : la visite du MdHR.
«Le comportement primitif du harcèlement de rue peut prendre diverses formes avec la main aux fesses, grand classique, la caresse dans les cheveux non sollicitée, l’insulte etc. Toutes ces choses rappellent ce type de harcèlement d’époque exercé sur la voie publique à l’encontre, le plus souvent, des femmes ». Ainsi commence la visite du musée du harcèlement de rue MdHR dans une vidéo initiée par la ville de Lausanne en Suisse. Le guide qui commente la visite est l’humoriste Yann Marguet qui a conçu le film avec l’agence Messieurs.ch.
La mise en scène adopte tous les codes du musée. Arts plastiques, peintures, installations sonores… tout y est pour faire vivre aux visiteurs des situations qui devraient appartenir au passé. Le visage d’une visiteuse se fige par exemple lorsqu’elle entend les insultes provenant des enceintes dont elle s’approche.
Le film s’adresse ainsi aussi bien aux auteurs qu’aux victimes ou aux témoins de ce harcèlement. Car le guide poursuit «ce qui est très intéressant, c’est que les gens dans l’espace public avaient extrêmement peur d’agir, de dénoncer des actes qui, jusqu’à une certaine époque en tout cas, étaient complètement normaux.» Il se poursuit avec un classique « le Jocond de Léonaure de Vince … doit sa renommée à son regard qui semble ne jamais quitter sa proie.. Une représentation tragicomique de l’arme préférée du harceleur, le regard… ». La chute se passe dans la rue histoire de faire rentrer au musée ceux qui n’auraient jamais dû en sortir.
La Ville de Lausanne a intitulé ce film «MdRH, ouverture au plus vite». Et précise qu’elle a lancé cette campagne contre le harcèlement de rue 2018 « avec l’appui d’organisations actives dans les domaines de la prévention, de la mobilité et des milieux festifs ». Lausanne est très impliquée dans cette lutte. En décembre dernier la ville avait déjà lancé des mesures : formation des policiers, récolte de données via un formulaire, prévention dans les écoles…. Elle a consacré 50000 francs suisses à ce film (près de 42000 euros)
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